Trois interpellations hier à Tébessa / Fraudes au bac : ça continue !

Trois interpellations hier à Tébessa / Fraudes au bac : ça continue !

Ils ont publié des sujets du baccalauréat à travers facebook et d’autres réseaux sociaux. Ils ont été surpris et interpellés, hier, dans un cybercafé du centre ville de Tébessa. Il s’agit de 3 jeunes qui, par leurs agissements, ont alimenté cette campagne de fraude qui marque le déroulement du baccalauréat cuvée 2015.

Trois jeunes suspects ont été interpellés, hier, par la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale dans un cybercafé au centre-ville de Tébessa pour avoir publié des sujets d’examen du baccalauréat à travers les réseaux sociaux.



La perquisition du cybercafé, autorisée par le parquet général, a permis la saisie de matériel informatique et d’une clé Internet 3G. L’enquête est toujours en cours pour identifier les personnes impliquées de l’intérieur des classes d’examen ainsi que ceux ayant fait sortir les questions en dehors des centres d’examen pour obtenir frauduleusement des réponses par des moyens technologiques, selon la brigade de lutte contre la cybercriminalité.

«Deux personnes de wilayas différentes qui sont derrière la publication de faux sujets ont été identifiées», avait fait également savoir la ministre de l’Education dimanche dernier déjà, soulignant que les mesures juridiques ont été prises contre ces deux personnes. Ainsi, malgré l’impressionnant dispositif de surveillance, ferme, imperméable et dissuasif mis en place par le département de Benghebrit, plusieurs tentatives de triches ont été enregistrées à travers plusieurs centres d’examens donnant lieu à 61 expulsions pour la seule journée de  dimanche. «Nous vivons une situation sans précédent avec les nouvelles technologies. Dans le futur, nous allons nous préparer à ce phénomène», promet la ministre qui accuse les auteurs des fraudes de chercher à «déstabiliser le secteur l’éducation nationale et nos enfants». «Cela est inacceptable», a-t-elle lâché avec une fermeté. Aussitôt dit, aussitôt fait, la ministre a annoncé au lendemain de cette affaire, qui a pris une autre tournure à cause de l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication, un nouveau dispositif pour le bac 2016. Des mesures «fermes seront prises l’année prochaine en prévision du baccalauréat 2016 pour faire face à la fraude par l’utilisation des nouvelles technologies», a-t-elle affirmé hier.  Elle a ajouté qu’une commission a été installée chargée de prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter contre la fraude par l’utilisation notamment, des téléphones mobiles, assurant que ces mesures seront appliquées au bac 2016. Elle a précisé en outre que les candidats exclus ayant publié les sujets du bac sur les réseaux sociaux feront l’objet de poursuites judiciaires. Affirmant qu’il n’y a pas eu de fuite des sujets, Benghebrit a expliqué que des élèves notamment des candidats libres ont publié les sujets des épreuves du bac sur facebook après leur distribution aux candidats. La ministre a révélé un cas de fraude dans lequel est impliqué un surveillant, qui a forcé un élève à donner son brouillon à un autre candidat, qualifiant de «faute professionnelle grave l’acte du surveillant qui sera présenté devant le conseil de discipline». Benghebrit n’a cependant pas révélé les noms des wilayas dans lesquelles les cas de fraude ont été enregistrés. Au sujet de l’erreur relevée dans le sujet de langue arabe au premier jour du baccalauréat concernant le nom du poète, cité par erreur à la place de celui d’un autre, la ministre a affirmé que «cette erreur incombe à l’Office national des examens et concours (ONEC), rassurant les élèves que le système d’évaluation prendra en compte toutes les erreurs pour ne pas les pénaliser». Enfin, eu égard à tous ces scandales qui ont éclaboussé les épreuves du baccalauréat cette année, beaucoup s’interroge, aujourd’hui, sur la fiabilité de cet examen dont la crédibilité peine à s’imposer malgré la bonne volonté affiché par Benghebrit.

Assia Boucetta