Trois écrivains français en parlent : “Algérie : ces enfances qui ne passent pas”

Trois écrivains français en parlent : “Algérie : ces enfances qui ne passent pas”

 Trois écrivains français, Jean-Noël Pancrazi, Jean-Louis Comolli et Jean Clamour, ont puisé dans leurs souvenirs lointains pour raconter leur jeunesse dans la violence coloniale et dans la guerre pour l’indépendance de l’Algérie. Je voulais leur dire mon amour ; Une terrasse en Algérie et Parler de lui, trois livres, trois retours vers le passé ressurgi dans des récits-témoignages. Près de 56 ans après la libération du pays du joug colonialiste, la révolution algérienne continue à inspirer les Français, souvent civils, qui vivaient de ce côté de la Méditerranée. Ils exorcisent, dans des écrits ou des photographies, une mémoire meurtrie, un cœur rongé par le regret ou tout simplement de la nostalgie d’une époque quelque peu spéciale. Pancrazi, né à Sétif en 1949, a grandi dans la région des Aurès. Il raconte dans son livre “la guerre qui mange le silence, l’espace, les cœurs ; la violence qui abat même les enfants ; le départ et l’exil, comme une amputation”. Réalisateur et rédacteur en chef des Cahiers du cinéma de 1966 à 1971, Comolli “fait des images son langage, il raconte avant tout un aveuglement”. Clamour raconte la vie de son grand frère, tué pendant la guerre d’Algérie. Il se base sur ses lettres, du frère pour faire entendre la voix d’un enfant fauché alors qu’il imaginait l’avenir avec la jeune fille qu’il aimait.