Triumph : Les dessous d’un concours

Triumph : Les dessous d’un concours

Dix étudiantes de l’École de Mode parisienne Esmod participent à la finale du concours international Triumph qui couronne les nouveaux talents de la lingerie. À quelques jours du verdict, les stylistes en herbe nous dévoilent leurs créations.

JEANNE D’ARC DÉTRÔNE DITA VON TEESE

Dans l’atelier Lingerie d’Esmod, dix étudiantes de troisième année effectuent les derniers ajustements à leurs parures avant la finale française du concours international « Triumph Inspiration Award », le 28 mai prochain. Perdues dans les chutes de soieries et de dentelles de Calais, elles travaillent dans le tumulte des machines à coudre. Comme aux concurrents de soixante-dix autres pays, la maison Triumph leur a demandé de s’inspirer d’une icône. Marilyn Monroe, Kate Moss, Dita Von Teese ? Les Françaises marquent leur différence en choisissant des égéries, féminines et masculines, aussi inattendues que Jeanne d’Arc. « C’est l’incarnation de la femme d’aujourd’hui, explique Aline Morin, l’une des candidates. Elle s’affirme par son indépendance, son courage et sa détermination. » Une combinaison en dentelle pourpre posée sur un bustier couleur métal, la parure d’Aline rappelle l’armure de la guerrière.

INSPIRATIONS TOUS AZIMUTS

Chaque étudiante puise ses idées dans son histoire personnelle, ses passions, ce qui l’entoure… l’architecture, la littérature ou la musique. Le fondateur du mouvement hip-hop, Afrika Bambaataa, est ainsi devenu la source d’inspiration d’une parure avec capuche intégrée au soutien-gorge. « Je voulais réinterpréter la lingerie traditionnelle en proposant une version plus streetwear, sexy chic », témoigne Julie Ako, Quant à la légende de « Tristan et Iseut », elle a donné l’impulsion à un ensemble coquin armé de fioles évoquant un philtre d’amour.

« Nous avons demandé aux candidates de faire des pièces mode et décalées », confirme Marie Chrysanthos, représentante de Triumph. Ce travail sur mesure sans contrainte est stimulant. « Comme en haute couture, nous pouvons nous permettre toutes les audaces », s’amuse Vina Jung Ji Young. Sa création tout en courbes accentuées est un clin d’œil à Li-Stin, maîtresse du roi de Corée complexée par sa petite poitrine. « Les hanches et la poitrine sont volumineuses. La féminité est exacerbée, ultra-codée, poussée à l’extrême. » Dans un concours international, ces futures créatrices françaises de lingerie ont-elles une spécificité qui les distingue des autres ? « Elles imaginent des pièces extravagantes, mais elles n’oublient jamais le confort, ni le maintien », analyse l’un de leurs professeurs.

TRIUMPH DÉVOILE LES TALENTS

Triumph organise ce concours pour la deuxième fois. L’objectif est de dénicher de nouveaux talents et de donner leur chance à de jeunes créateurs. « Nous leur offrons l’occasion d’être reconnus par des experts et médiatisés juste avant qu’ils n’arrivent sur le marché du travail. » Seule la gagnante à la finale française aura le droit de se présenter à la finale internationale, qui aura lieu lors de la prochaine Fashion Week à Milan, en septembre. Cette année, le gagnant sera élu par le jury Triumph, mais aussi par les visiteurs du site www.triumph-inspiration-award.com. Il remportera le premier prix, soit 15 000 € ainsi que la commercialisation de son ensemble de lingerie en édition limitée.