Au terme de laborieuses réunions de travail en vue de la préparation de la prochaine tripartite, le rendez-vous est fixé finalement à fin septembre. L’annonce en a été faite par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh. A l’ordre du jour, de nombreux dossiers, qui ont été débattus au préalable, dont celui des retraites, le pouvoir d’achat, le chômage et l’emploi, sur lesquels tout le monde s’est mis d’accord.
Les concertations de la tripartite entre le gouvernement et ses partenaires socioéconomiques concernent aussi le débat autour du nouveau code du travail dont « d’importants points n’ont pas encore été tranchés ».
A cela vient s’ajouter la stratégie de l’emploi lancée en 2008, reposant sur deux vo-lets : un volet économique qui consiste à appuyer l’investissement productif créateur d’emplois, et un volet social qui consiste à créer des dispositifs publics d’appui de l’emploi de jeunes.
Le plus étonnant et le plus intéressant, c’est d’observer les points d’accord entre syndicat et patronat, qui sont sur la même longueur d’onde sur plusieurs sujets. Ainsi, si d’habitude l’on multiplie à l’envi les différences entre les syndicats et le patronat en cette veille de rentrée sociale et scolaire, lors de leurs sorties médiatiques, ils affirment qu’ils émettraient des avis positifs sur l’ensemble des questions qui seront examinées dans le cadre de ce conclave. Il n’y aura donc pas ou presque pas d’oppositions, vu les positions des uns et des autres sur l’ensemble des dossiers qui semblent acceptables. Ainsi, bien avant le jour « J », tout le monde se dit satisfait sur les grandes lignes à débattre lors de cette rencontre qui s’annonce positive, bien que la rentrée sociale risque d’être chaude, selon ce que rapporte la presse.
Cette réunion intervient dans un contexte, certes, pas tout à fait favorable et un peu compliqué. Pourtant, le gouvernement, par la voix du ministre du Travail, M. Tayeb Louh, s’est félicité que syndicat et patronat aient laissé entendre qu’ils se présenteraient à la rencontre dans la perspective de régler les problèmes. Des améliorations sont attendues sur le plan de l’emploi, des salaires et des pensions de retraite.
Les grands principes en vigueur depuis quelques années sur l’ensemble de ces questions sont maintenus, comme le souhaitaient le syndicat, le patronat, voire même le gouvernement. En tout cas, tout semble indiquer que les conditions sont réunies pour réaliser des avancées en faveur des travailleurs et des retraités.
Cela dit, des sujets épineux seront examinés, outre plusieurs autres revendications syndicales, notamment tout ce qui tourne autour du chômage et des droits des travailleurs, qui seront remisées.
Par ailleurs, il est à retenir que M. Louh a rappelé l’instruction adressée par le Président de la République au gouvernement lors de la séance d’évaluation du secteur portant augmentation de la part de la fiscalité pétrolière consacrée au Fonds national des réserves de retraite, financé principalement par la consécration de 2% de la fiscalité pétrolière annuelle. Le ministre a, en outre, relevé que la main-d’œuvre étrangère en Algérie atteint actuellement 49 000 travailleurs employés dans les grands projets, le projet de l’autoroute et les travaux publics.
L’occasion également pour M. Louh de rappeler que la Caisse nationale d’aide à l’emploi de jeunes et la Caisse nationale d’assurance chômage ont permis la création de postes d’emploi, précisant que « la majorité » des jeunes ayant été assistés ont réussi à créer des entreprises et partant d’autres postes d’emploi.
Farid Bouyahia
Consensus
C’est vers la fin du mois de septembre que la tripartite (gouvernement-syndicat-patronat) se réunira. Une rencontre voulue, faut-il le rappeler, par le Président de la République. En effet, dans le sillage des mesures annoncées à l’issue du Conseil des ministres de février 2011, au lendemain des événements enregistrés en janvier 2011, M. Bouteflika avait instruit le gouvernement d’organiser deux tripartites.
La première, tenue au mois de mai dernier, avait été consacrée aux questions économiques. La seconde, prévue à la fin de septembre, abordera exclusivement des dossiers sociaux. Deux tripartites dont la finalité est une, puisqu’elles doivent concourir à la mise en œuvre d’un climat économique et social serein. Cependant, quitte à se répéter, on ne manquera pas de rappeler l’importance que revêt cette rencontre du mois de septembre. Mieux, il est permis de dire que ce rendez-vous est crucial, pour au moins une raison. Et pour cause, la réussite ou l’échec qui le sanctionnera déteindra sur le front social. Toutefois, du côté du gouvernement, la seconde éventualité n’est pas de mise. Et ce d’autant qu’il sait mieux que quiconque que l’échec tendra la perche aux pseudos syndicats pour embraser le front social. Conscientes de l’enjeu de cette tripartite, les trois parties feront en sorte que les décisions qui viendront la sanctionner satisferont l’ensemble des catégories socioprofessionnelles. Certes, il faudra faire des concessions et trouver des compromis, mais l’intérêt de la collectivité primera, sans nul doute, lors des négociations. Du reste, le gouvernement s’attelle d’ores et déjà à lever tous les écueils qui pourraient se poser sur la voie d’un accord consensuel. Un accord qui ne peut être trouvé que grâce à la concertation entre les trois partenaires. Et pour cause, en dépit des divergences sur les approches quant au traitement de tel ou tel autre dossier, qui ne manqueront pas de les opposer, il n’en reste pas moins vrai que gouvernement, syndicat et patronat savent qu’ils n’ont d’autre alternative que de s’entendre. Peut-il en être autrement lorsque ces trois partenaires se trouvent sur une même embarcation ? Un bateau qui a pour nom Algérie ?
Nadia Kerraz