Ecartés, la réaction des représentants de plusieurs syndicats autonomes ne s’est pas fait attendre. Ils ont dénoncé haut et fort leur exclusion qui, disent-ils, relève du mépris.
La prochaine tripartite qui se dit sociale, prévue à partir de ce jeudi, s’annonce agitée surtout quand on sait que les syndicats autonomes sont éternellement exclus de cette rencontre à laquelle ils devraient être associés. Ecartés, la réaction des représentants de plusieurs syndicats autonomes ne s’est pas fait attendre. Ils ont dénoncé haut et fort leur exclusion qui, disent-ils, relève du mépris. Bien plus, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), par la voix de son SG Lyès Merabet, a dénoncé l’exclusion des plus de 1,8 million de travailleurs algériens, affiliés aux syndicats autonomes. Le Dr Merabet, tout en regrettant cette attitude du gouvernement, s’interroge, d’autre part, sur la marginalisation des syndicats autonomes du dialogue social qui s’inscrit, pourtant, dans une tripartite dite sociale. Le SNPSP rejoint ainsi les autres syndicats autonomes qui sont unanimes à dire que leur exclusion de cette tripartite sociale constitue un déni, voire un mépris envers le droit syndical et le dialogue social. Le SNPS explique que l’exclusion des syndicats autonomes laisse le champ libre à la Centrale syndicale, l’UGTA, pour prendre la place des autres syndicats et s’ériger en porte-parole exclusif et légitime des travailleurs algériens.
Par ailleurs, M.Merabet a réclamé l’implication de l’ensemble des syndicats autonomes à l’élaboration du code du travail. «Nous avons saisi le ministère du Travail à maintes reprises, mais en vain. Nous voulons consulter l’avant-projet du code du travail. Le ministère de tutelle s’est figé dans un silence qui suscite des soupçons», a noté le Dr Merabet.
A travers les propos du SG du SNSP, on comprend que les syndicats autonomes, jusque-là écartés du débat social, sont la dernière roue de la charrue, bien qu’ils soient influents et très présents sur le terrain, notamment dans les secteurs de la Santé et de l’Education. Rappelons, à juste titre, que des syndicats autonomes ont été conviés aux consultations sur les réformes politiques dont la commission était pilotée par Abdelkader Bensalah. Sur ce point précis, Nouar Larbi, porte-parole du Syndicat national des praticiens de la santé publique a soutenu que les syndicats autonomes sont toujours exclus et du dialogue social et du processus de réformes politiques engagées par le président de la République.

«Nous, en tant que syndicat autonome, sommes exclus de la prochaine tripartite sociale, une fête à laquelle sera convié un seul syndicat privilégié, à savoir l’UGTA», a-t-il regretté.
«Pourtant, nous avions été invités à la Commission de consultations sur les réformes politiques et avions répondu favorablement à l’invitation de Bensalah. Malheureusement, nous sommes exclus de la tripartite sociale», a poursuivi ce syndicaliste qui dit que l’Etat n’est pas enclin à concrétiser les propositions des uns et des autres sur les réformes politiques.
Même son de cloche chez le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest) qui y voit une attitude de marginaliser les syndicats autonomes bien qu’ils soient invités et consultés sur les réformes politiques de la commission Bensalah. La colère des syndicats autonomes est accentuée par le fait que le gouvernement privilégie un seul syndicat, à savoir l’UGTA, au détriment des autres syndicats autonomes, pourtant très présents dans tous les secteurs. «Lors de notre passage à la commission de consultations sur les réformes politiques, on a cru que nos propositions seront prises en considération et que nous sommes un partenaire social dans le processus des réformes», fait-il remarquer. Il est utile de souligner que la tripartite sociale (gouvernement-syndicat-patronat) se tiendra les 29 et 30 septembre en cours. A l’ordre du jour des travaux de cette rencontre, 8 dossiers, dont notamment la revalorisation des retraites, le relèvement du SNMG ainsi que l’IRG (Impôt sur le revenu global).
Par Yazid M.