Tout en affirmant sa solidarité à d’autres syndicats du secteur, le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp), a affirmé hier, ne pas prendre part aux actions de protestations qui seront menées par les intersyndicales.
Yousfi Mohamed, président du Snpssp a en outre, dénoncé l’exclusion des organisations syndicales autonomes de la prochaine tripartite.
Selon lui le gouvernement continue dans la vision unique représentée par l’Union générale des travailleurs algériens, qui selon ses dires, ne les représente pas au niveau de la Fonction publique. Dans ce sens, il a expliqué que l’Ugta n’est pas habilitée à parler au nom du Snssp et que le gouvernement veut faire la politique de l’autruche et de la langue du bois. «De quoi a peur le gouvernement en excluant les syndicats autonomes ?»
S’est-il interrogé lors d’une conférence animée en son siège, pour informer l’opinion publique de l’évaluation de la situation et les accords signés avec le ministère de la Santé en date de 20 mai dernier. Sur ce point, le président de ce syndicat a indiqué que le dossier des revendications des praticiens spécialistes de santé publique a « trop tardé ». Notre interlocuteur a fait savoir que depuis le gel de la grève, aucune réunion n’a eu lieu avec le ministère de la Santé, malgré toutes les tentatives de son syndicat.
«Le ministre de la Santé s’est engagé il y a une année à répondre favorablement à nos doléances, en l’occurrence l’amendement de notre statut, il continue dans la politique de la fuite en avant, en dépit des engagements tenus par son département relatif à la prise en charge de leurs doléances socioprofessionnelles.
Il a tenu à rappeler que le régime indemnitaire actuel ne répond, en aucun cas, à ce qui a été signé avec le ministère de la Santé : «Ce régime indemnitaire n’est pas du tout à la hauteur des spécialistes, ni conforme à leurs droits». a-t-il relevé.
S’agissant du concours, Mohamed Yousfi a déclaré qu’à ce jour, les concours sont bloqués au niveau de la Fonction publique. Concernant la prime d’intéressement, le conférencier a assuré que les trois grades de ce corps touchent la même prime, mesure qu’il qualifie d’ «injuste». Même résultat pour le logement de fonction et le service civil ainsi que l’amendement du statut dont le gouvernement a donné instruction pour l’étude de ce point important.
Qu’est-ce qu’attend le ministre de la Santé ? Conséquence de la non-application de cet accord, Mohamed Yousfi a signalé que depuis deux mois, près de deux mille spécialistes sont partis vers le secteur privé ou encore vers l’étranger en un temps record. Pour cela plusieurs établissements de santé se sont vidés. Ces démissions massives, à ses dires, sont dues aux discriminations «incompréhensibles » de la part de la tutelle.
Sur le même registre, le président de Snpssp a tenu à rappeler que la non-application du concours a accéléré le départ massif des spécialistes vers d’autres cieux au détriment du citoyen. À ses dires, moins de 5% des praticiens sont des anciens et moins de 300 spécialistes sur 8000 ont plus de 20 ans ainsi que moins de 15% ont plus de 10 ans d’expérience. Le reste selon lui, sont des jeunes spécialistes mal formés qui ne sont pas payés au bout de 4 à 5 mois.
Sur ce point, il a assuré que la tutelle fait tout pour que ce spécialiste de santé publique soit découragé, dévalorisé et qu’ils quittent le secteur public. Mohamed Yousfi a conclu en déclarant que la seule décision qui reste est celle de revenir en urgence aux assemblées générales qui ont mandaté le syndicat à travers le conseil national du 30 juin. En leur présentant des évaluations concernant le dossier des praticiens de santé publique.
Louisa Ait Ramdane