La quatorzième réunion gouvernement patronat-syndicat s’est ouverte ce matin dans une ambiance «bon enfant». Au-delà des premières déclarations, il faudra attendre la fin du huis clos pour savoir si le monde du travail aura gagné quelque chose de cette tripartite.
La séance de ce premier jour a été ouverte par le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, qui a prononcé une allocution ayant trait à tous les problèmes économiques de l’heure. Il a, en outre, mis l’accent sur les efforts consentis par le gouvernement pour le relèvement des retraites, le soutien financier de l’Etat au PME. L’orateur a aussi mis en exergue les efforts du président de la République pour résorber le chômage. «M. Bouteflika tient énormément à la réussite de cette rencontre qui revêt un caractère important pour le monde du travail et le développement de l’économie nationale», a-t-il dit à l’adresse de l’ensemble des participants à cette rencontre.
Le Chef du gouvernement est relayé par le secrétaire général de l’Ugta, M. Sidi-Saïd, puis par les présidents des différentes organisations patronales. Parmi ces derniers, nous avons noté la participation de la Confédération générale des entrepreneurs algériens (Cgea), du Forum des chefs d’entreprises (FCE), de la Confédération algérienne du patronat (CAP), la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa), l’Association des femmes chefs d’entreprises (Seve), la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), l’Union nationale des entrepreneurs publics (Unep). Ce ne sont pas moins de huit dossiers qui sont inscrits à l’ordre du jour, et l’Ugta compte inclure deux autres points, dont celui de l’abrogation de l’article 87 bis du code du travail et la baisse de l’IRG. Le dossier phare de ce sommet, le relèvement du Snmg, rencontre déjà des réticences, même si le «oui» est garanti, le «mais» est aussi omniprésent dans les coulisses. C’est le cas de la Cgea, qui espère que la question du relèvement du Snmg «trouve un consensus». Mais il suggère en premier lieu «d’étudier l’impact de l’application d’une telle mesure sur le budget de l’Etat et sur l’environnement de l’entreprise avant de prendre une décision». Toutefois, au sein de la délégation de la Cgea, on ne pense pas dire non au relèvement du Snmg, «puisqu’il est nécessaire de l’augmenter dans la mesure où, aujourd’hui, le pays a besoin de tous ses partenaires pour aller de l’avant». Pour la délégation du Cipa, même si le «oui» semble acquis pour un relèvement du Snmg, il y a cette condition de ressortir avec des décisions et des recommandations «pour barrer la route à l’invasion de l’informel, de l’économie de bazar et la contrefaçon». Il est clair, selon notre interlocuteur, que «le Cipa soutient toutes les mesures qui vont dans le sens de l’intérêt général, telles les propositions concernant les retraites, ainsi que l’amélioration du pouvoir d’achat et la revalorisation des salaires. Un autre point positif, le représentant de cette confédération «soutient le retrait de l’IRG sur les salaires». Du côté du FCE de Réda Hamiani, les réserves sont de mise. «Aujourd’hui, nous allons défendre le point de vue de l’entreprise.» On estime au niveau de la délégation du FCE, que «les marges de manœuvre dont disposent les entreprises algériennes, ne permettent pas d’aller dans le sens souhaité par l’organisation des travailleurs, même si nous comprenons le bien-fondé des revendications de l’Ugta pour préserver le pouvoir d’achat des travailleurs». Beaucoup d’entreprises, selon le FCE, ne pourront pas supporter le surcoût des charges suite à une augmentation des salaires de leurs travailleurs. Toutefois, au sein de la délégation du FCE, cette nouvelle tripartite «permettra d’apprécier les conséquences de ce qui a été décidé lors de la tripartite de l’année 2008».
Rabah Khazini