Comme à l’accoutumée, cette 14e tripartite revêt également un cachet particulier. D’abord, par les conclusions de cette concertation et des chantiers dont elle est annonciatrice et qui seront mis en œuvre à compter de cette année.
Ce sommet est particulier aussi, au regard du contexte que connait le pays, marqué par un large débat national pour un nouveau saut qualitatif dans tous les domaines, qu’il s’agisse du développement économique à élargir et à consolider, ou du progrès humain et social à promouvoir toujours davantage. Le développement économique et social, étant toujours inscrit au titre d’un objectif prioritaire à atteindre. Pour l’Exécutif et ses partenaires socio-économiques les conclusions de cette rencontre ont une perspective d’avenir qui s’étend au-delà de la fin annoncée.
Les réactions enregistrées à cet égard montrent que la majorité est en accord avec les conclusions et qualifie les mesures annoncées de pertinentes. Les réponses furent favorables chez beaucoup d’opérateurs et de représentants du syndicat. On peut donc conclure que la perception de la pertinence des conclusions de la tripartite est, en général, très favorable, autant du côté des travailleurs que du patronat. Pourtant, tout le monde n’est pas d’avis que les mesures entreprises dans le cadre de ce sommet constituent des solutions adéquates. Certaines voix, en général plus critiques dans leurs évaluations, s’élèvent déjà pour dire que ces propositions demeurent conjoncturelles. Les raisons invoquées sont diverses. On a mentionné, entre autres, que ces décisions ne sont pas adaptées aux besoins de tous, particulièrement des travailleurs.
« Les résultats de la tripartite demeurent insuffisants et servent pour la plupart le patronat », estime Louiza Hanoune, secrétaire générale du parti des travailleurs (PT), Mme Hanoune a précisé dans une allocution prononcée à l’occasion de la réunion du comité central de son parti que la tripartite a accédé à toutes les revendications du patronat ajoutant qu’elle a relevé le Salaire national minimum garanti (SNMG) de trois mille dinars seulement, « ce qui est très peu », selon elle. Elle a, en outre, indiqué que les résultats de cette rencontre « n’ont pas répondu aux attentes sociales et économiques de la classe démunie ».
Elle a estimé que l’augmentation du SNMG de 15.000 DA à 18.000 DA « n’est pas suffisante » pour améliorer le pouvoir d’achat du citoyen sauf si, a-t-elle dit, l’article 87 bis du code du travail relatif au système de calcul du SNMG est annulé. Concernant l’augmentation de la pension de retraite, Mme Hanoune a précisé que le patronat a refusé la proposition de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) de relever celle-ci de 40 %, estimant que ce taux est minime. S’agissant du chômage, la secrétaire générale du PT affirmera que la revendication de la Centrale syndicale concernant la réouverture du dossier de grandes surfaces telles que les souks El Fellah étaient en mesure de résorber ce fléau. Mme Hanoune a appelé également à la réouverture des entreprises fermées pour y insérer un grand nombre de chômeurs et à la permanisation des travailleurs contractuels. Au plan économique, la responsable du PT a appelé à la mise en place d’une politique économique viable « à même d’assurer la prospérité sociale et l’autosuffisance sans recourir à l’importation.
Le PT n’est pas le seul à considérer que ces mesures ne permettent pas le nécessaire rééquilibrage entre le monde du travail et l’entreprise. Ainsi, l’on soutient que les décisions de la 14e tripartite ne sont pas à la hauteur des enjeux soulevés par le contexte social actuel, bien qu’un certain nombre de mesures semblent aller dans le bon sens.
Farid B.
Revalorisation du snmg : Mme Hanoune affiche sa déception
Après l’annonce des résultats de la tripartite jeudi dernier, la secrétaire générale du parti des travailleurs (PT), Mme Louiza Hanoune a affiché sa déception. S’exprimant, hier à l’occasion de la 2e journée de la réunion du comité central de son parti, Hanoune a estimé que la tripartite avait pris des recommandations et décisions, dont la plupart sont, en fin de compte, en faveur du patronat. Néanmoins, celle-ci a souligné que toutes les revendications de la Centrale syndicale sont légitimes. Allant plus loin dans ses explications, la secrétaire générale du PT a indiqué que « le gouvernement doit répondre à toutes les revendications des travailleurs et des retraités ». Avant d’ajouter que ces derniers sont les plus mal nantis de cette tripartite et que les facilités « n’ont été octroyées en fait, que pour le patronat ». Elle a ajouté que, l’augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG) de trois mille dinars seulement « est dérisoire » Ajoutant dans le même sens « qu’un salaire du 20.000 DA est le seuil du niveau de la pauvreté ».
Selon elle « l’augmentation du SNMG de 15.000 DA à 18.000 DA est insuffisante pour améliorer le pouvoir d’achat du citoyen sauf si le gouvernement procède dans un proche avenir à l’annulation de l’article 87 bis du code du travail relatif au système de calcul du SNMG». Mettant l’accent sur l’augmentation de la pension de retraite, elle a précisé que « le patronat a refusé la proposition de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) de relever celle-ci de 40 % estimant que ce taux est minime ».
Sur le plan économique Mme Hanoune a appelé également à la réouverture des entreprises fermées permettant d’insérer un grand nombre de chômeurs et à la permanisation des travailleurs contractuels. Elle a appelé à la mise en place d’une politique économique viable à même d’assurer la prospérité sociale et l’autosuffisance sans recourir à l’importation.
RND : «Une réelle volonté de préserver le pouvoir d’achat du travaille
Le Rassemblement national démocratique (RND) a salué hier, par la voix de son porte-parole, M. Miloud Chorfi, les mesures et les décisions « encourageantes » prises lors de la dernière tripartite, notamment le volet relatif à la revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG). S’exprimant lors de la conférence des cadres du parti, organisée à la médiathèque de Tahtouh de Médéa, le porte-parole du RND a estimé que les mesures et les décisions qui ont sanctionné la réunion de la tripartite expriment « la réelle volonté des pouvoirs publics et des partenaires sociaux à œuvrer à la préservation du pouvoir d’achat des travailleurs », affirmant que la décision portant revalorisation du SNMG est un « acquis très important » qui répond aux attentes et aux aspirations légitimes de ces derniers. M. Chorfi a mis en exergue, en outre, le souci de la tripartite de veiller, à travers les mesures arrêtées à l’occasion de cette réunion, au maintien de l’équilibre budgétaire du pays et d’assurer ainsi une continuité et une plus grande efficacité à l’action engagée par les pouvoirs publics en vue de hisser le niveau de développement économique.
Evoquant, à cet égard, la volonté affichée par la tripartite à mettre en place les mécanismes susceptibles de garantir une meilleure protection du produit national et de l’emploi, le porte-parole du RND a tenu à rappeler que ces nouvelles mesures s’inscrivent dans le sillage de ses précédentes décisions relatives notamment à la baisse des taux d’intérêts des crédits d’investissement et le rééchelonnement des intérêts bancaires.
« Celles-ci font également partie d’un ensemble de conditions mises en place pour accompagner la dynamique enclenchée dans la pays », a-t-il ajouté. Il a tenu, par ailleurs, à réitérer la satisfaction « pleine et entière » de son parti vis-à-vis des résultats auxquels à abouti la politique de réconciliation nationale initiée par le Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, estimant, à cette occasion, que ce projet « civilisationnel a permis de ressouder la société et d’effacer les stigmates du passé », tout en invitant la population à rester vigilante et d’apporter son soutien aux différents services de sécurité pour l’éradication définitive du « terrorisme résiduel » qui sévit en certains endroits du pays.
