Une tripartie entre gens qui s’entendent bien ? La réunion de deux jours entre le triumvirat, gouvernement-patronat-UGTA, débutera jeudi 29 avril à Alger. Objectif : calmer le front social en ébullition. Pourtant fer de lance de la contestation sociale, les syndicats autonomes très actifs dans la fonction publique, ne sont pas conviés. La centrale syndicale, le syndicat du pouvoir espère arracher un SNMG à 20 000 dinars alors que les patrons se montrent sceptiques.
Pour ces syndicats qui contestent la légitimité de l’UGTA, syndicat affidé au pouvoir, la réunion de la tripartite est une énième « figuration ». « Il n’y a rien à attendre de cette tripartite », tranche Meziane Meriane, président du Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest).
Si ces même syndicats sont reconnus légalement, le gouvernement leur dénie toujours le droit de défendre les intérêts des travailleurs au sein de la Tripartie.
« Il existe une contradiction entre le discours du Président de la république qui parle d’ouverture et de reconnaissance de tous les syndicats et le terrain où les syndicats autonomes sont exclus en violation de notre Constitution qui les reconnaît », s’indigne Meriane.
Même sentiment de frustration et de colère chez Achour Idir, membre de l’intersyndicale de la Fonction publique (IAFP), secteur où les syndicats autonomes ont pignon sur rue.
« Nous considérons que la tripartite n’est pas représentative des travailleurs et de leurs revendications. C’est un semblant de dialogue social, une figuration pour donner une certaine image à l’extérieur ».
Au menu de la tripartite : l’augmentation du Salaire national minimum garanti (SNMG), fixé à 15 000 dinars (150 euros) en décembre 2009. Une augmentation vite phagocytée par la hausse des produits de base.
Une étude menée en 2005 par l’’UGTA sur le budget d’une famille de 7 personnes, chiffrait le minimum des dépenses à 24 790 DA.
Six ans après ces prévisions, le pouvoir d’achat des Algériens s’est largement érodé.
Cité par l’agence officielle APS, Abdelkader Malki, chargé de la communication à l’UGTA, a estimé mercredi 28 septembre que la centrale syndicale négociera l’augmentation du SNMG en se « battant » pour obtenir 20 000 dinars (200 euros), sinon un « minimum » de 18 000 dinars (180 euros).
Si les syndicalistes exigent plus que le doublement de l’actuel SNMG, le patronat demeure adepte d’une augmentation « mesurée», évoquant des craintes sur la survie de PME.
Réda Hamiani, président du FCE (Forum des chefs d’entreprises) a exprimé son vœu dimanche 25 septembre que « cette hausse soit mesurée et qu’elle ne s’étende pas à toutes les catégories salariales ».
Même rhétorique adoptée par MM. Mohand Saïd Naït Abdelaziz et Bouelam M’Rakech, respectivement présidents du CNPA et de la CAP.
Le premier mettait en garde samedi 24 septembre contre une augmentation du SNMG au détriment de la pérennité l’entreprise et le second opposait un préalable, celui d’ «assainir le climat des affaires».
Lors de la réunion, d’autres dossiers seront examinés dont ceux liés à l’amélioration et à la promotion de la production nationale, aux retraites, à la baisse de l’impôt sur le revenu global (IRG) ou aux conventions de branches.