Il sera question de propositions portant baisse de l’IRG, de l’augmentation du SNMG et de la redéfinition de l’artcile 87 bis.
L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) soumettra des propositions à la prochaine tripartite (gouvernement-patronnat-syndicat), relatives à la révision à la baisse de l’indemnité sur le revenu global (IRG), à l’augmentation du salaire minimum national garanti (SNMG) et à la redéfinition de l’article 87 bis, a indiqué jeudi dernier à Alger, M. Achour Telli, membre de la direction de l’UGTA.
Invité de l’émission « Jeudi économie » de la chaîne internationale de la radio nationale, le secrétaire national de l’UGTA chargé des conflits sociaux et des questions économiques a déclaré que « la centrale syndicale soumettra à la tripartite des propositions, dans le cadre de l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs, relatives notamment à la révision à la baisse de l’IRG, à l’augmentation du SNMG et à la redéfinition de l’article 87 bis ». L’article 87 bis stipule, selon ce responsable de l’UGTA, que le SNMG comprend le salaire de base, les indemnités et les primes, à l’exclusion des indemnités versées au titre de remboursement de frais engagés par le travailleur.
Il a expliqué, à ce sujet, que l’UGTA a établi 11 simulations dans 11 secteurs qui concernent les deux tiers de l’ensemble des travailleurs, pour « arriver à une vision claire et à des propositions chiffrées et concrètes ». Toutes ces propositions, a précisé M. Telli, auront une incidence financière, et le choix d’une variante des trois qui sont proposées par l’UGTA dépendra des trois partenaires (patronat-syndicat-gouvernement). « L’UGTA veut aller vers l’amélioration des conditions des travailleurs par l’une des trois propositions », a-t-il souligné. M. Telli a affirmé, en outre, que la tripartite du 29 septembre « se penchera sur le dossier des retraités, la valorisation et l’amélioration de la production nationale, ainsi que l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs ».
Les questions liées à la représentativité syndicale, soit au niveau du privé ou des entreprises nationales et étrangères, seront également au programme de cette tripartite, a expliqué ce responsable de l’UGTA. Il y aura aussi des discussions sur l’application des différentes conventions de branches au niveau de l’ensemble des entreprises nationales publiques et privées et les entreprises étrangères, a encore indiqué M. Telli. Il a estimé, dans ce contexte, que cette tripartite « est très importante » pour l’UGTA, car, a-t-il expliqué, « il s’agit d’une tripartite sociale qui entre dans le cadre de l’amélioration des conditions des travailleurs ». Répondant à une question relative à l’examen du code du travail, M. Telli a affirmé qu’il existe « quelques différends » au sein de la commission mixte qui se penche actuellement sur ce dossier au niveau du ministère du Travail.
Ce dossier peut être étudié au cours de cette tripartite, sinon il sera différé à la prochaine, a-t-il souligné, ajoutant que « cela dépendra du travail qui sera accompli par la commission mixte ». S’agissant du dossier des retraités, M. Telli a estimé qu’il est « important » qu’il soit au menu de cette tripartite, par, a-t-il expliqué, le nombre de cette population dépassant les 600.000 retraités. « L’UGTA a engagé une étude pour voir les incidences financières et les moyens à mettre en œuvre pour améliorer les pensions des différentes catégories des retraités », a-t-il indiqué. Tout en insistant sur la nécessité de dégager les moyens pour promouvoir et améliorer la production nationale, il a souligné que « l’UGTA est pour l’annulation de l’importation de la friperie ». Il a affirmé, à ce sujet, que le secrétaire général de l’UGTA, M. Abdelmadjid Sidi Saïd, a saisi par écrit le Premier ministre pour revoir la décision qui a été prise, à ce propos, dans la loi de finances de 2009. Il a indiqué, dans le même cadre, que la centrale syndicale propose l’instauration d’une TVA propre à l’importation des produits manufacturés ou destinés à la revente, afin de donner la priorité à la production nationale. Au sujet de la promotion et de la valorisation de la production nationale, M. Telli a affirmé que la centrale syndicale est pour l’ouverture et l’organisation de marchés de gros des fruits et légumes. Tout en plaidant pour l’organisation de la filière viandes, il a affirmé que l’UGTA a fait une étude qui a démontré que cette filière est capable de créer plus de 150.000 emplois. Il a également proposé l’ouverture et la réhabilitation des grandes surfaces, afin, a-t-il dit, de permettre au citoyen d’avoir l’ensemble des produits de première nécessité. M. Telli a indiqué, en outre, que l’UGTA est pour l’instauration à nouveau du crédit à la consommation, pour, a-t-il estimé, donner aux travailleurs la possibilité d’acquérir un véhicule ou d’avoir des possibilité d’acquérir un logement. Il a également proposé, dans le cadre de la valorisation de l’outil de production nationale, la révision des modalités d’octroi des marchés publics. « L’UGTA considère que les pouvoirs publics doivent privilégier l’entreprise algérienne dans ce domaine », a-t-il souligné. Il a renouvelé, en outre, la proposition de l’UGTA de mettre en place un observatoire national du commerce pour traiter l’ensemble des dysfonctionnements qui caractérisent le marché national.
La CGEA plaide pour l’élargissement de l’ordre du jour
Tout en adhérant à l’aspect «fondamentalement social» consacré à la tripartite de septembre, le président de la confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA) estime nécessaire d’élargir l’ordre du jour «à d’autres sujets» en rapport avec le contexte économique. M. Habib Yousfi a évoqué, à ce propos, le point inhérent à l’environnement de l’entreprise, notamment la PME. S’exprimant, jeudi, lors de son passage à la rédaction de la Chaîne III de la radio nationale, sur la position de son organisation par rapport à la tripartite, il considère que l’entreprise doit être davantage soutenue par l’Etat et «trouver les moyens financiers à même de lui permettre d’évoluer dans un contexte de concurrence ouverte». Et de poursuivre que «la masse monétaire actuellement dans les coffres des banques doit être mise dans le circuit économique», car «il est impératif, si l’on veut aller vers une croissance du PIB et régler le problème du chômage, de soutenir la PME». Selon M. Habib Yousfi, «il ne s’agit pas de parler de projets viables ou non, mais plutôt de savoir dans quelle mesure la PME pourrait jouer son rôle dans la stabilité du front social». Aussi, «l’objectif majeur consiste à dégager cette contrainte de dépendance extérieure, ce qui exige la nécessité de mobiliser l’ensemble des potentialités nationales», a-t-il ajouté. Une préoccupation que le CGEA compte soulever lors de la tripartite. Dans le même contexte, l’intervenant fera part de la volonté du CNES de tenir des assises sur la PME à même de sortir avec une stratégie de développement qui puisse contribuer à cet objectif. Concernant les mesures d’encouragement prises par les pouvoirs publics au profit de l’entreprise, M. Habib Yousfi dit «qu’«il faut faire une évaluation objective» tout en soulignant «la volonté à ce niveau quant à reprendre, sereinement, le dialogue sur la PME». Pour le président de la CGEA, ce ne sont pas de simples mesures qui résoudront les problèmes de l’entreprise, mais qu’il faudra des décisions concrètes et «courageuses» dans tous les secteurs productifs pour citer l’agriculture et la pétrochimie. Il s’agira également de pouvoir « définir une démarche globale du développement économique en associant la PME », a suggéré l’intervenant. A propos de la tripartite, le président de la CGEA parle de consensus « au sein du patronat», d’autant plus qu’«il y a une vision commune du développement du pays». Et de souligner à ce propos qu’une éventuelle union organique regroupant les différentes organisations patronales « peut prendre du temps» et que l’existence d’une multitude de patronats «ne posait pas problème». S’exprimant sur la question du SNMG qui est une prérogative des pouvoirs publics, il précise que le patronat ne s’opposera pas à une telle mesure, mais que l’initiative devrait prendre en considération les possibilités de chaque entreprise et, par conséquent, l’aspect économique. Aussi, le président de la CGEA admet que l’amélioration du pouvoir d’achat relève de la stabilité du front social. Néanmoins, l’augmentation des salaires ne devrait pas avoir d’impact négatif sur l’équilibre de l’entreprise qui souffre déjà de problème de régulation, a-t-il souligné. Le président de la CGEA a évoqué les contraintes rencontrées par l’entreprise en matière de charges fiscales et parafiscales et de charges «invisibles», d’où l’impératif, selon lui, «de revoir le code fiscal et, par ricochet, les règlements fiscaux à l’origine de pénalités lourdes calculées sur des assiettes qui augmentent sensiblement en cas de contentieux». Sur un autre registre, il dit son souhait que l’article 87 bis soit supprimé et que l’examen du code du travail fasse l’objet d’une tripartite spécifique. A ce titre, il a déclaré que l’ajustement de ce code répond aux exigences du marché et que l’Algérie doit s’y adapter. Enfin, le président de la CGEA fait part de la tenue, vers la fin de l’année, d’assises sur le patronat. Une plate-forme de leurs préoccupations devra être remise aux pouvoirs publics.
D. Akila