Le triste feuilleton de la fraude au baccalauréat vient enfin de connaitre son point final, à la faveur des conclusions de la commission d’enquête qui viennent d’être remises au ministre de l’éducation Baba Ahmed. L’information a été révélée dimanche à Algérie1 par des sources proches du syndicat CNAPEST dont un membre du bureau fait partie de cette commission présidée par le directeur de l’office des examens et concours(ONEC), M. Salhi.
« Cette commission, dans le strict respect des recommandations du ministre de l’Éducation, s’est donnée le temps qu’il faut pour étudier au cas par cas et avec le maximum d’objectivité » a expliqué notre source qui ajoute que les travaux ont été guidés aussi par un « double souci : équité et fermeté à l’égard des tricheurs ».
En quoi consiste les propositions de la commission ? En fait, elle a coupé la poire en deux. C’est-à-dire que les 3.831 candidats tricheurs sont tous disqualifiés du bac. Aucun n’a obtenu le bac, même ceux dont la moyenne est supérieure à 10, sans l’épreuve controversée de philosophie. « A partir du moment où il est établi qu’ils ont triché, donc porté atteinte à l’éthique scolaire et à l’autorité pédagogique, c’est un acte disqualifiant » approuve encore cette source syndicale qui voit à travers cette disqualification « un signal fort » envoyé aux futurs candidats qui doivent désormais réfléchir à deux fois avant de tenter de copier.
En revanche et c’est la bonne tranche de la poire, l’ensemble des candidats disqualifiés ont la possibilité de repasser l’année prochaine le baccalauréat. « La commission a pris en compte l’engagement du Premier qui avait promis, lors de la fin de la session parlementaire une clémence »ajoute la source syndicale. Cette dernière ajoute également que les membres de la commission, dans leurs investigations, ont épluché les fiches de synthèses des candidats, c’est-à-dire les résultats obtenus en cours d’année scolaire.
Les propositions de la commission ne seront certainement pas du goût des associations des parents d’élèves, qui ont rejeté la responsabilité des incidents, sur les surveillants et les responsables des centres d’examens. Sur la base de cette accusation, ces association ont demandé, à titre de compensation, une deuxième session du bac .Une proposition rejetée par le ministre de l’éducation. Mais, à en croire cette même source, les sanctions toucheront effectivement un certains nombre de surveillants et de responsables de centre d’examens qui pour « complicité », qui pour « négligence ».
De quelle nature sont ces sanctions ? Notre source n’en dit pas plus, mais précise t-elle « le CNAPEST, appuiera toute sanction juste qui est de nature à rétablir l’autorité scolaire et l’éthique pédagogique ». Enfin, à la rentrée scolaire prochaine, une campagne d’information sera menée en direction des futurs candidats au bac pour les sensibiliser sur les risques encourus, en cas de tentative de triche. Maintenant que le chapitre de la triche est clos, reste le précédent, et reste surtout la question de savoir si les décisions sont suffisamment dissuasives pour empêcher de nouveaux scandales. Réponse en juin prochain.