Tributaire de la mise en place de la centrale des risques, en phase d’essais,Le crédit à la consommation sortira-t-il du frigo?

Tributaire de la mise en place de la centrale des risques, en phase d’essais,Le crédit à la consommation sortira-t-il du frigo?

Le rétablissement du crédit à la consommation, serait lié à l’implantation de l’usine Renault à Oran.

Suspendu par la LFC 2009, le crédit à la consommation a été ré-instauré par le gouvernement dans la loi de finances 2015. Son application est tributaire de la mise en place de la Centrale des risques, qui n’est pas encore opérationnelle. En tout état de cause, synonyme de transparence, la mise en place d’un fichier national des crédits aux particuliers, placée sous la responsabilité de la Banque d’Algérie, tarde d’être concrétisée. Pour que ce micro-crédit devient envisageable, les banques doivent s’assurer de la solvabilité de leurs clients emprunteurs. Le crédit à la consommation s’adressera aux particuliers pour financer leurs achats de biens à usage domestique tels que les meubles, appareils électroménagers et électroniques et les matériaux de construction.

La Centrale des risque permettra aux banques de disposer de données sur l’endettement global et réel de leurs clients, dont des renseignements sur la capacité d’un emprunteur à rembourser ses dettes et sur sa discipline financière. Même si la corrélation avec le crédit à la consommation n’est pas établi, l’entrée en service de la Centrale des risques pour les ménages et les entreprises, est prévue dès le deuxième semestre de 2015, selon les récentes déclarations du gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci. Cette centrale aurait atteint actuellement la phase d’essais techniques.

Le crédit à la consommation devrait être lancé à la rentrée prochaine, soit en septembre 2015. Selon certaines sources, lors des discussions sur l’ouverture de l’usine Renault, la partie française a insisté sur le rétablissement du crédit à la consommation. En effet, parmi les produits éligibles par ce crédit, figure la Renault Symbol fabriquée à Oran. Donc, le retour du crédit à la consommation serait directement lié à l’ouverture de la petite usine Renault en Algérie. Le crédit automobile que proposera Renault Algérie sur la Symbol se fera par le biais de Renault crédit international et la banque BNP Paribas suite à la signature d’un contrat de partenariat de cette institution bancaire avec la filiale algérienne du Losange. A titre de rappel, le groupe de travail issu de la tripartite du 23 février dernier stipule que les produits éligibles au crédit à la consommation sont ceux dont le taux d’intégration est égal ou supérieur à 40%. Or, ce taux sera variable au lieu du taux unique préconisé initialement. Le décret exécutif annonçant le retour du crédit à la consommation, publié le 13 mai dernier sur le journal officiel, n’exige aucun taux d’intégration. Ce décret définit en six chapitres les conditions de l’octroi du crédit et les modalités du remboursement, et les produits qui sont concernés par ce crédit.

Ainsi, les produits éligibles au crédit à la consommation ainsi que les différents taux d’intégration qui seront appliqués feront l’objet d’arrêtés qui sont en cours d’élaboration au niveau du ministère de l’Industrie et des Mines avec le concours de tous les départements ministériels concernés. Dès lors, la Renault Symbol assemblée dans l’usine de Oued Tlélat d’Oran, dont le taux d’intégration ne dépasse pas les 12%, est sans doute l’une des plus grandes bénéficiaires du retour du crédit à la consommation dans un contexte de crise où même les prix des tacots ont pris des hauteurs inaccessibles au commun des Algériens. Le président de l’Association des banques et établissements financiers (Abef), Boualem Djebbar, a annoncé récemment que le retour du crédit à la consommation pour les produits fabriqués localement se ferait pour septembre 2015. Initialement prévu pour le mois de juin 2015, les Algériens devront attendre le mois de septembre pour pouvoir contracter un prêt à la consommation. Officiellement, le crédit à la consommation servira à encourager la production nationale et réduire la facture des importations. Seuls les produits fabriqués sur le sol algérien pourront faire l’objet d’un crédit à la consommation. Cependant, même si la différence avec les produits importés destinés à la revente en l’état est très ténue, les produits montés en Algérie avec un très faible taux d’intégration sont éligibles à ce crédit. A ce titre, la Renault Symbol en est un parfait exemple. Ces crédits seront alloués par les banques à hauteur de 30% du revenu du demandeur.

Les taux d’intérêts sont fixés de 6 à 7% de la somme consentie. Le coût du crédit comprend les intérêts, les frais bancaires liés au contrat de crédit et la prime d’assurance, tandis que la quotité mensuelle de remboursement ne devrait pas excéder 30% du revenu mensuel.