Tribunal criminel: Entre cinq et sept ans pour vol avec violence d’un scooter 

Tribunal criminel: Entre cinq et sept ans pour vol avec violence d’un scooter 

M. Nadir

Tribunal criminel: Entre cinq et sept ans pour vol avec violence d’un scooter 
  Jugés hier en criminel pour vol qualifié de moto, six jeunes hommes âgés entre 25 et 35 ans ont été condamnés à des peines allant de cinq à sept ans de prison ferme. Les mis en cause étaient poursuivis pour association de malfaiteurs et vol qualifié dans une affaire qui remonte à septembre 2017, au cours de laquelle le dénommé T. Bachir a été victime d’une agression à l’arme blanche et du vol de son scooter.
Selon les faits consignés dans l’arrêt de renvoi, aux environs de 3h00 du matin de ce jeudi-là, les six accusés avaient braqué le motard près du rond-point des Dauphins, à l’entrée de la localité d’Aïn Turck, se sont acharnés sur lui avant d’emporter son scooter de marque Omega, l’abandonnant en sang. Témoin de la scène, un militaire en faction devant une caserne a alerté les services de police qui ont dressé des barrages dans la zone comprise entre Aïn Türck et Oran. A 4h00, le barrage installé près de la pêcherie arrête un véhicule de marque Nissan dans laquelle se trouvent six personnes, dont cinq en état d’ébriété, plusieurs armes blanches et… un scooter Omega.

Les suspects sont interpellés et la victime qui se trouve à l’hôpital où il reçoit les premiers soins est informée de la bonne nouvelle. Dans sa plainte, il racontera que les occupants de la voiture lui avaient lancé une bouteille de bière vide, l’avaient intercepté et agressé pour lui voler sa moto. Il identifiera même son premier agresseur (celui qui lui a donné un coup de tête et désignera les autres comme étant les autres occupants de la Nissan). Les suspects seront vite inculpés pour association de malfaiteurs et vol qualifié.

A l’audience, pourtant, la victime viendra avec une nouvelle version : ce ne sont pas les accusés qui l’ont forcé à s’arrêter mais bien lui qui s’est mis à la hauteur du véhicule pour reprocher le jet de la bouteille ; il reviendra sur l’identification de son agresseur en expliquant qu’il portait une capuche et, enfin, dira accorder son pardon.

Les accusés, eux, rejetteront les charges qui pèsent sur eux en affirmant qu’il s’agissait d’une simple altercation à propos de la bouteille qui a vite dégénéré : «Quand j’ai vu que mes compagnons avaient paniqué et étaient partis sans m’attendre, j’ai sauté sur la moto laissée par la victime et piloté en direction d’Oran. Arrivé à Mers El Kebir, j’ai buté sur la voiture qui était à l’arrêt et nous avons décidé de faire monter le scooter à l’arrière de la Nissan et d’aller voir la police», a soutenu A. Larbi.

Le revirement partiel de la victime et les dénégations des accusés n’a pas empêché la représentante du ministère public de souligner la gravité des faits qui, a-t-elle dit, auraient pu dégénérer et requis 15 ans de réclusion contre les accusés. Réquisition qui a provoqué l’émoi chez les parents et proche des accusés dont une femme s’est effondrée par terre.

Pour la défense, il n’y a pas lieu de parler d’association de malfaiteurs puisque l’entente préalable n’a pas été prouvée : «C’est un crime par accident. Le motard s’est arrêté pour protester contre le comportement indécent des occupants de la Nissan. La discussion a dégénéré. Rien ne dit que les accusés avaient prémédité l’agression et le vol», ont plaidé les avocats en substance en plaidant l’acquittement. D’autant que la victime étaient revenue sur ses précédentes déclarations et indiqué s’être elle-même arrêtée près des accusés. Après délibérations, le tribunal acquittera les accusés du chef d’accusation de malfaiteurs mais les déclarera coupables de vol qualifié. A. Larbi, celui qui a pris le scooter, écopera de sept ans de prison alors que les autres seront condamnés à cinq ans de prison ferme.