M. Nadir
A l’origine une batterie volée
Selon l’accusation, K. Bouziane, qui gagnait sa vie dans le ramassage de déchets et la revente d’objets divers, s’est rendu chez son voisin et ami Benkhedda, gardien de parking, afin de régler un compte: «Ayant appris que la batterie de voiture que Benkhedda lui avait vendue contre 4 000 DA était volée, l’accusé a décidé de se venger dans le sang. C’est pour cela qu’il s’est rendu chez lui armé d’un couteau», expliquera l’avocate de la partie civile au cours du procès. L’altercation qui a opposé les deux jeunes gens aboutira à la mort de Benkhedda, touché à la poitrine par un coup de couteau, et la fuite du suspect qui sera très vite appréhendé. Le médecin légiste qui a effectué l’autopsie sur la dépouille a relevé des traces défensives sur l’un des bras et une blessure profonde dans la région du cœur qui a provoqué une hémorragie massive ayant entrainé la mort.
L’accusé plaide la légitime défense
Interrogés lors de l’enquête, des témoins oculaires confirmeront que K. Bouziane est l’auteur du meurtre, ce qui vaudra à ce dernier d’être inculpé d’homicide volontaire, selon l’article 263, alinéa 3, du code pénal.
Lors du procès en première instance qui s’est tenu le 26 septembre 2018, l’accusé a nié l’intention criminelle mais a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle.
Jugé en appel ce lundi, K. Bouziane soutiendra qu’il n’avait pas l’intention de tuer son «ami», que c’est celui-ci qui lui avait demandé d’aller le voir chez lui et que le couteau avec lequel il s’était défendu lui servait dans ses activités de ramassage de déchets : «C’est lui qui m’a attaqué avec un couteau de boucher et un bâton. Je n’ai fait que me défendre», affirmera-t-il.
50 millions pour chaque membre de la famille de la victime
La déposition ne convainc pas le représentant du ministère public qui, après avoir rappelé les constatations du médecin légiste et les dépositions des témoins oculaires, requerra la peine maximale prévue par la loi, soit la prison à perpétuité. L’avocate de la défense -qui a relevé que l’arme du crime ne se trouvait pas dans le dossier «parce que les habitants ont nettoyé la scène du crime emportant sans doute le couteau appartenant à la victime»- plaidera la requalification des faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, selon l’article 264 du code pénal.
L’avocate demandera, par ailleurs, au tribunal d’accorder les circonstances atténuantes à son jeune client qui n’a pas d’antécédents criminels.
Après délibérations, le tribunal déclarera K. Bouziane coupable d’homicide volontaire et le condamnera à 20 ans de réclusion à temps et de verser, à titre de dommages et intérêts, 500.000 DA aux deux parents de la victime et à chacun de ses cinq frères et sœur.
