Du nouveau dans l’affaire des sept moines, enlevés en 1996 dans leur monastère, dans la localité de Tibhirine à Médéa, avant d’être assassinés une semaine plus tard par les sanguinaires du GIA.
Près d’une quinzaine d’années après ce drame survenu à une époque où l’Algérie faisait face à la barbarie terroriste, aujourd’hui militairement et politiquement vaincue, la justice française poursuit «sa quête de vérité».
Une vérité qui est pourtant évoquée maintes fois à Alger qui a soutenu notamment de manière solennelle que les sept trappistes étaient bel et bien assassinés par le GIA et non par l’armée algérienne comme tendent à le faire croire vainement certains écrits de la presse française.
L’enquête judiciaire ouverte par le parquet de Paris et menée par le juge antiterroriste, Marc Trévidic, prévoit une exhumation des corps des moines enterrés en Algérie pour les besoins d’une autopsie.

La requête faite en ce sens par Trévidic a été validée par la justice algérienne, et le nouveau rebondissement concernant ce dossier concerne la programmation de cette autopsie, désormais prévue pour fin mai ou début juin.
C’est du moins ce qu’a rapporté le quotidien Le Parisien dans son édition d’hier, citant l’avocat des familles des moines, Patrick Baudoin. Selon la même source, Marc Trévidic sera accompagné lors de sa venue en Algérie d’une délégation composée de 13 personnes.
Il s’agit d’une équipe composée de quatre experts, trois magistrats, un photographe, deux policiers et trois gardes du corps, a tenu à le préciser Le Parisien, repris par d’autres sites d’informations algériens.
On retiendra par ailleurs que cette déclaration de l’avocat Baudoin ne revêt aucun caractère officiel, vu que son propos concernant l’échéance prévue pour autopsier les corps des moines n’est pas encore confirmée ni par les responsables de la justice algérienne ni par leurs collègues français.
L’autopsie en question «ne touche en rien à la souveraineté de l’Etat algérien», a déjà fait savoir Me Farouk Ksentini dans une déclaration au Temps d’Algérie.
En ce sens, le président de la Commission nationale des droits de l’homme (Cnppdh) avait tenu à mettre en avant la Convention paraphée en 1963 entre l’Algérie et la France, autorisant, entre autres, les procédures d’autopsie.
Par la même occasion, Ksentini a également soutenu que dans le cadre du traitement de l’affaire des moines de Tibhirine, «la quête de Trévidic constitue une vérité déjà établie par Alger», à savoir que l’assassinat des sept religieux a été perpétré par les terroristes du GIA.
Rappelons, par ailleurs, que le juge antiterroriste français s’est rendu à Alger en novembre 2013 pour un court séjour qui lui a permis de s’entretenir avec des responsables de la justice algérienne.
Ces derniers lui ont d’ailleurs assuré la possibilité d’exhumation des corps des moines et de surcroît la faisabilité d’un examen d’autopsie.
Karim Aoudia