Très touchée par les dernières pluies: La cerise en difficulté à Tizi Ouzou

Très touchée par les dernières pluies: La cerise en difficulté à Tizi Ouzou

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Ce phénomène qui devait objectivement causer le manque flagrant de ce fruit sur le marché n’a pas eu l’effet logique attendu.

La cerise, ce fruit succulent, autrefois propriété exclusive des rois, moisit à Tizi Ouzou sur les routes. Bien que la récolte ne soit pas tellement abondante comme les deux dernières saisons, les vendeurs se bousculent sur les abords des routes. Deux signes qui indiquent suffisamment que la filière ne va pas bien cette année. Deux raisons essentielles font que les propriétaires des cerisaies à Tizi Ouzou vivent encore des difficultés qui dépassent leurs moyens. Malgré l’accompagnement des services agricoles, il s’avère que le créneau n’est pas tellement maîtrisé.

D’abord, il convient de signaler que la cerise, comme l’arbre qui la porte, sont fragiles. Très sensible aux conditions climatiques, ce fruit a été décimé par les dernières grêles et les pluies abondantes du mois de mai. A Aïn El Hammam, Larbaâ Nath Iraten et bien d’autres localités encore, les propriétaires des cerisaies regardent les fruits tomber avec amertume. Les conditions climatiques dépassent le cadre technique prodigué soigneusement par les techniciens de la DSA qui sont constamment sur le terrain. Cette année donc, la filière de la cerise ne répond pas aux attentes.

Paradoxalement, ce phénomène qui devait objectivement causer le manque flagrant de ce fruit sur le marché n’a pas en l’effet logique attendu. Le prix est resté le même que l’année passée malgré ce manque. Plus paradoxal encore, ce fruit est vendu sur les abords des autoroutes dans des conditions d’hygiène dramatiques.

Actuellement, sur les abords de la RN12, reliant Tizi Ouzou à Alger, les cabanes faites de roseaux poussent comme des champignons. De la cerise est exposée dans des paniers de vannerie fabriqués par les mains des artisans locaux. Les conditions de sa vente ne répondent aucunement aux normes commerciales encore moins à l’hygiène étant donné qu’elle est exposée à la poussière dégagée par le passage rapide des véhicules.

Le phénomène montre que la filière n’est pas encore maîtrisée pour la remettre sur les circuits commerciaux légaux. Les propriétaires des cerisaies courent toujours derrière des jeunes vendeurs à qui ils cèdent leur produit afin de l’écouler sur les routes et les places publiques dans des conditions qui échappent à toute réglementation. Il y a quelques années, les services concernés reconnaissaient que seuls 4% de la production écoulée passaient par les circuits légaux. Le reste échappait au contrôle des services de la DSA et du commerce.

Aussi, il devient clair que le fruit ne participe aucunement au développement ni du secteur de l’agriculture ni à celui du tourisme. La cerise continue encore de passer à côté même des espérances des producteurs. Le créneau est pourtant très porteur d’espoir à Tizi Ouzou étant donné qu’il couvre 21% de la production nationale. Les producteurs rencontrés affirment à l’unanimité que leur filière a besoin d’un vrai marché organisé pour se développer et s’intégrer aux efforts globaux des services concernés visant à développer tous les vecteurs de l’industrie touristique.