Depuis la première moitié des années quatre-vingt du siècle dernier, plus exactement du premier festival du rai, le théâtre de verdure demeure l’unique adresse des jeunes et moins jeunes pour assister à un spectacle musical ou à un concert. Cette circonscription spatiale est doublée d’une autre, temporelle : ce genre de festivités est organisé uniquement durant la saison estivale.
Les capacités d’accueil de ce théâtre n’excédant pas dix mille places au mieux, datant de l’époque coloniale, ne peuvent plus satisfaire toute la demande d’une ville de la taille d’Oran. Désormais, la réalisation d’autres espaces relève de l’urgence. Dans ce sens, un observateur de la vie oranaise regrette que les bâtiments des ex-halles, actuellement en pleine démolition, ne soient pas récupérés et transformés en espace culturel. Parce qu’une nouvelle réalité est désormais là, incontournable: la revendication du droit au divertissement risque d’être étalée sur la voie publique, exactement comme la revendication du droit au logement ou au travail. Rappelons que le passage de Lotfi Double Canon à Oum El-Bouaghi, l’an dernier, s’est terminé par une émeute. Et pas à cause de ses paroles certes virulentes. Interrogé sur ce fait, cette idole des jeunes a eu cette réponse naïve mais tonitruante : «Ce n’est pas de ma faute. Dans cette ville, les jeunes n’ont jamais eu droit à un concert de musique». Les grands problèmes d’ordre organisationnels sont ceux des organisateurs des spectacles en premier lieu du fait le spectacle du King du Rai Khaled qui devrait en principe se produire à 21 h n’est arrivé qu’à une heure très tardive aux environs de 01 heure du matin puisque les milliers d’invités ont dus rebroussés chemins, ce sont les centaines de familles qui ont étaient très déçus de la mauvaise organisation et ce, sur tous les plans ,sans compter les milliers de jeunes qui ont été refoulés lors du spectacle de Khaled se sont livrés au jeu du chat et de la souris avec les forces de l’ordre, ramenées des autres wilayas en renfort. Et pour conclure les 15 ou 20 milliards qui ont été débloqués pour ces festivités n’ont pas été du gout des 1,8 million d’habitants, selon une récente déclaration du wali devant un parterre d’architectes, lors de la célébration de leur fête mondiale le 2 juillet dernier, une ville qui, il faut le noter, présente plus d’inconvénients que d’avantages de la cité moderne. En attendant que nos chercheurs descendent de leur tour d’ivoire pour appréhender cette nouvelle réalité, c’est le décryptage le plus approchant de l’affluence remarquée ces derniers jours des populations vers le théâtre de verdure et les places publiques pour assister aux spectacles des festivités du cinquantième anniversaire de l’indépendance nationale. Et pour conclure et surtout confirmer la mauvaise organisation de ce festival les badges des journalistes ont été distribués dans la rue, c’est un agent mobile qui a distribué les badges dans les quartiers périphériques d’Oran, puisqu’il n’avait pas un bureau fixe.
Medjadji H.