«C’est qui cet Etat qui efface les dettes des pays étrangers et qui endette ses jeunes pour les jeter en prison?»
De Relizane, Benflis entame la campagne de sa journée d’hier dans l’Ouest algérien. 10h, la Maison de la culture de la wilaya de Relizane grouille déjà de monde. A l’intérieur comme à l’extérieur de la salle on attend d’accueillir Ali Benflis, les partisans de ce dernier sont déjà en mode «fête!». Ali Benflis, à peine arrivé, s’offre un bain de foule… présidentiel. L’image est loin d’être une surprise, c’est toujours le cas là où il s’est rendu durant les 20 jours de sa campagne électorale. Comme ce n’est ni le temps ni l’objectif de ce candidat indépendant, Ali Benflis rejoint rapidement le podium, préférant passer à l’essentiel.
Le plus important de son programme à exposer et à expliquer à ses électeurs de la willaya de Relizane. «Nous ou le déluge!», c’est pour ceux qui prônent ce discours ou cette menace que Ali Benflis décide de répondre de prime abord. «Accepteriez-vous ces gens-là? Eux qui représentent le véritable déluge?», s’écrie-t-il à l’adresse de ses milliers d’auditeurs. Benflis amorce sa réponse: «Suivez-moi, portez-moi en une seule voix, je me dirigerai avec vous vers le changement.» Et puis Benflis ne manque pas de signifier sa désolation quant à l’attitude du pouvoir. «Depuis quand la revendication du changement est un crime?», s’exclame-t-il avant d’orienter une bonne partie de son discours vers la jeunesse.
Rappelons que la majorité du peuple algérien est composé de jeunes de moins de 40 ans, estimée actuellement à 70%, Ali Benflis n’a pas tari en termes de propositions la concernant. «C’est avec cette frange que je veux construire l’Algérie de demain», lance-t-il. «Durant 15 ans, ils n’ont rien apporté pour la jeunesse! Il suffit de se rendre juste à côté, au Palais de justice pour se rendre compte de ce qu’ils ont réservé pour cette jeunesse. Vous allez trouver l’ouverture de 120 procédures judiciaires sur des jeunes qui ont bénéficié de crédit Ansej», révèle-t-il et de poursuivre: «Ces jeunes ont été sommés de rembourser, faute de quoi ils les jetteront en prison.» Ce à quoi Ali Benflis lance à destination des responsables de cette wilaya: «Honte à vous!». «D’un côté, on efface les dettes de certains pays à raison de 3 ou 4 milliards de dollars sans qu’on nous le demande. Des pays pour certains qui nous insultent même. Ont-ils consulté le peuple avant de le faire?», a explosé, Benflis. Dans ce contexte, il a chargé une fois de plus ses adversaires: «Comment sommes-nous arrivés là, un Etat qui efface les dettes des pays étrangers et en même temps endette nos jeunes pour les jeter après en prison?».
Abordant largement la question de gestion du Trésor public, Benflis ne manquera pas de charger l’ex-chef de gouvernement, Abdelmalek Sellal, qui selon lui, n’avait pas à sillonner le pays pour distribuer l’argent du peuple en centaines et milliers de dinars sans avoir l’avis du peuple, pis encore, sans rendre des comptes. Après Relizane, Benflis poursuit son voyage vers Mostaganem et Oran. Plus le candidat indépendant avance vers l’Ouest, plus il se découvre de plus en plus dépendant de la sympathie du peuple algérien. D’ailleurs, son discours depuis le début de la campagne et bien longtemps avant, s’est voulu nationaliste et algérien et aucunement régionaliste.
Dans une ambiance bon enfant à Mostaganem, encore une fois, Benflis devant les quelque milliers qu’a pu supporter la salle de la Maison de la culture de la wilaya de Mostaganem, est accueilli en véritable chef d’Etat. «Mostaganem est classée la première région des harraga. C’est une wilaya terrassée par le chômage! C’est une wilaya qui compte encore des bidonvilles! C’est une wilaya qui dispose de 28 décharges sauvages! Une ville qui dispose d’une subliminale mer, d’un merveilleux littoral, C’est une honte pour une Algérie de Novembre et de l’indépendance», clame-t-il avant de s’interroger: «Jusqu’à quand le peuple va-t-il se réveiller et prendre son avenir et son destin en main?» Benflis, malgré un tel catastrophique constat, dit arriver dans cette wilaya en porteur de solutions.
Le candidat expose les grandes lignes de son programme. Il les explique encore dans le menu détail pour montrer l’ampleur du changement et de l’amélioration qu’elles véhiculent.