La troisième session du conseil national du RND est prévue pour vendredi et samedi prochains à Zéralda.
Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, sera attendu lors de la conférence de presse qu’il devrait animer dimanche prochain au siège du parti à Benaknoun (Alger), a précisé le communiqué du parti parvenu hier à notre rédaction.
En fait, Ouyahia s’exprimera après la clôture de la troisième session ordinaire de son conseil national, prévue les journées de demain et après-demain à la Mutuelle générale des matériaux de construction de Zéralda.
Ouyahia devrait s’exprimer sur plusieurs questions brûlantes de l’actualité, notamment le remaniement ministériel et son corollaire le limogeage expéditif du ministre du Tourisme…etc. Y a-t-il derrière ce mutisme une probable déception du parti dont le nombre de portefeuilles ministériels a été revu à la baisse, tandis que son allié stratégique a eu la part du lion dans le nouveau gouvernement?
De nombreux observateurs ont cru déceler derrière ce mutisme, une déception chez le patron du RND. Proposés par Ouyahia, des cadres du parti considérés très proches du secrétaire général, en l’occurrence, Chihab Seddik et Abdelkrim Harchaoui, n’ont pas été retenus sur la liste du gouvernement.
Ainsi, paraît-il, le triomphe du RND aux législatives du 4 mai dernier n’a pas été traduit sur le plan de la représentation du parti au sein du staff gouvernemental. Ahmed Ouyahia, devenu rayonnant depuis qu’il occupait le poste de ministre d’Etat, directeur de cabinet de la Présidence et son plébiscite à la tête du RND à l’issue du 5e congrès, devrait s’exprimer sur la supposée contre-performance du parti par rapport à sa présence au gouvernement.
La représentation de ce parti au gouvernement a été réduite quasiment à une présence symbolique.
En tant que deuxième force politique, le RND n’a en effet obtenu que trois départements ministériels et pis encore, il a dû céder celui de l’industrie et des mines au député FLN, également président de la commission des finances de l’APN, Mahdjoub Beda. De même, Ahmed Ouyahia aurait perdu sa qualité de ministre d’Etat à l’occasion de ce remaniement ministériel.
Par ailleurs, l’évaluation des résultats des élections législatives, l’évolution de la situation politique du pays ainsi que les préparatifs des élections locales, seront au menu de cette session, a-t-on indiqué. Il faut dire que près de deux semaines après la nomination du nouveau gouvernement de Abdelmadjid Tebboune, le RND observe un silence radio inhabituel. Le patron du RND préfère garder le silence en cette phase post-électorale.
Pour certains, cette attitude permet à Ouyahia de ne pas se prononcer sur la brûlante actualité politique, notamment concernant la nomination du staff gouvernemental. En tout état de cause, le silence du directeur de cabinet à la présidence de la République n’est pas passée inaperçue. Des observateurs n’ ont pas manqué de faire remarquer cette fausse note politique dans une période particulière. Ouyahia a préféré ne pas commenter la récente nomination du nouveau gouvernement par le chef de l’Etat, tandis que tout ce que compte l’Etat comme segments, partis et organisations de masse a vite exprimé son soutien au nouveau Premier ministre et témoigné sa totale disposition à travailler avec lui. Il faut noter que le RND, qui a réalisé l’exploit, en dépassant pour la première fois la barre des 100 sièges d’élus à l’Assemblée populaire nationale, s’est contenté de pondre un communiqué laconique au lendemain de l’annonce des résultats des élections.
Un tel silence est incompréhensible d’autant que jusqu’ici, le RND n’a jamais tari d’éloges sur toutes les décisions et actions initiées par le président de la République.
Pour rappel, la campagne électorale a été marquée par l’échange d’hostilités entre les leaders du FLN et du RND. Les bons résultats obtenus par le RND, qui a considérablement amélioré son niveau de représentation à l’ APN, ont fait grincer des dents le vieux parti qui a subi une cure d’amaigrissement.