Trente-trois années après le seïsme,Qui se souvient des sinistrés de Chlef ?

Trente-trois années après le seïsme,Qui se souvient des sinistrés de Chlef ?

Une virée à Chlef (Orléansville à l’époque coloniale et El Asnam après l’indépendance), en ce mois de mai 2013, quelques jours seulement après la commémoration du dixième anniversaire de la catastrophe de Boumerdès, renseigne sur le cauchemar qui dure depuis…33 ans. Après un peu plus de deux heures de route, nous parvenons à destination.

Pour le visiteur de passage, c’est le tout nouveau visage de l’ex-El-Asnam qui va s’offrir. Chlef, à l’instar des grandes agglomérations de l’Algérie, tente, tant bien que mal, de cacher les maux qui rongent les populations. Plus d’espaces verts. Tout a été dévoré par le béton. L’on dira que c’est légitime vu que l’urgence était à la «reconstruction».



En effet, plusieurs bâtisses et bâtiments en dur, ont vu ou «revu» le jour. Des cités entières sont érigées créant ainsi de nouveaux quartiers tels que Hai Meddahi (Zeboudj), Hai Salam et Hai-el-Houria. «D’énormes efforts ont été consentis pour la reconstruction de Chlef», ne cessent de répéter les responsables. Vrai ou faux, une chose est certaine : les plans de reconstruction ont été faits «dans la précipitation», comme signalé par des spécialistes de l’urbanisme. Et les conséquences ? Elles ne peuvent assurément être que désastreuses. En effet, la reconstruction de l’ancienne ville a donné lieu à un ensemble disgracieux, une ville sans âme dont le tissu urbain ne répond pas aux normes appropriées en matière d’urbanisme. Le visage de Chlef est aussi terni par ces milliers de chalets en préfabriqué érigés au lendemain de ce terrible séisme dont le souvenir est encore vivace.

F. H