Trente militants veulent sauver le bateau et avertissent,«Le FLN se dirige vers un autre coup d’Etat»

Trente militants veulent sauver le bateau et avertissent,«Le FLN se dirige vers un autre coup d’Etat»

«On veut mettre un terme à ces coups d’Etat au FLN, qu’ils soient scientifiques ou autre»

Le mouvement est contre la tenue d’une session extraordinaire du comité central pour la destitution de M. Belkhadem avant les élections législatives.

Une trentaine de militants du FLN, dont une vingtaine de membres du comité central, veulent sauver le navire du naufrage. Ils ont créé le «Mouvement pour l’unité et la réforme du parti» dont l’objectif est le rapprochement entre les parties en conflit. «Nous ne sommes pas un mouvement de redressement. On milite à l’intérieur du parti pour unir les rangs», a expliqué, hier lors d’une conférence de presse tenue dans une villa à Bir Mourad Raïs (Alger), Ahmed Kada, membre du comité central.

Ce dernier se dit contre la tenue d’une session extraordinaire du comité central pour la destitution du secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, avant les élections législatives. D’ailleurs, le but final du Mouvement est d’éviter le fractionnement pour mieux aborder ces échéances «dans l’intérêt du parti et du pays».

«Ceux qui veulent déstabiliser Belkhadem, veulent déstabiliser le FLN. C’est un travail fractionnel», a-t-il dit, estimant qu’il est préférable que le comité central se réunisse après les élections pour évaluer la situation.

Pour le conférencier, qui reconnaît qu’il y a des militants qui sont lésés dans l’établissement des listes électorales, destituer Belkhadem avant les élections, est une manière de le dédouaner de toute responsabilité en cas d’échec du FLN dans ces échéances.

«On veut qu’il (Belkhadem, Ndlr) reste pour rendre des comptes. S’il sera destitué avant les élections, ce sont ceux qui le destituent qui assument la responsabilité de tout échec électoral», a-t-il indiqué.

Cette démarche ne ferait qu’arranger les affaires du secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, qui s’est dit, dans une interview accordée hier à nos confrères d’El Khabar (voir l’article ci-dessous), qu’il assume les choix de ses listes électorales.

Les initiateurs du Mouvement n’ont pas manqué d’avertir sur le risque qu’encourt le FLN de perdre les élections et de laisser des plumes.

La destitution de M.Belkhadem serait, selon lui, un coup d’Etat. «On se dirige vers un autre coup d’Etat au FLN», a indiqué M.Kada, soulignant que le parti a connu déjà trois coups d’Etat. Le premier, précise-t-il, a été fomenté contre Benhamouda, le 2e contre Abdelhamid Mehri et le troisième contre Ali Benflis. «On veut mettre un terme à ces coups d’Etat au FLN, qu’ils soient scientifiques ou autre», a-t-il expliqué. Faut-il donc remettre le FLN, ce patrimoine national, comme le qualifie le conférencier, dans le musée de l’Histoire pour le protéger contre les manoeuvres malsaines des uns et des autres?

Le conférencier récuse cette solution. Pourtant, le bon sens aurait voulu que ce sigle soit «sauvé» dès l’Indépendance, tout comme l’ALN, pour le mettre à l’abri de l’aventurisme et des vicissitudes des hommes. La mission du Front de libération nationale étant finie en 1962, lorsque l’Algérie fut libérée, il aurait tout gagné à se sauvegarder, à moins que ceux qui l’ont maintenu inutilement aient vu de quoi libérer encore l’Algérie. Dans ce cas, tout se comprend.