Toutes ces missions marquent l’importance que prend Alger dans les questions régionales.
Alger a accueilli dans la seule journée d’hier pas moins de quatre personnalités étrangères. le ministre russe des Affaires étrangères est incontestablement l’hôte le plus prestigieux d’Alger. Il a fait de l’ombre aux trois autres invités, mais ces derniers ne sont pas moins intéressants et témoignent si besoin de la dimension incontestablement régionale de l’Algérie.
En effet, que ce soit le ministre allemand de l’Intérieur, le vice-Premier ministre de la Namibie ou le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea), chacun est porteur d’un ordre de mission précis qui engage l’Algérie d’une manière ou d’une autre. A la faveur, sans doute de sa position géostratégique, mais certainement aussi de son poids politique et diplomatique, Alger s’impose comme un point de passage incontournable pour nombre de questions d’intérêt régional ou international.
Outre un rayonnement certain sur toute l’Afrique du Nord, l’Algérie est aujourd’hui un exemple de bonne gestion du phénomène terroriste et de la «déradicalisation», concept très algérien et qui s’est imposé comme une partie de la solution dans la lutte antiterroriste. Le fait que le printemps arabe n’ait pas pris en Algérie, malgré toutes les tentatives, donne de l’Algérie l’image d’un pays qui a une «révolution» d’avance sur tous les autres pays arabes et justifie de son ambition économique.

Cet état de fait ajoute un cran à l’attractivité de l’Algérie. Il faut dire, à ce propos, que si cette fin de mois est chargée au plan de l’action diplomatique, tout le mois de février aura été marqué par quelques grands moments de diplomatie et l’on a vu des personnalités importantes fouler le sol algérien, à l’image de Christopher Ross, envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara occidental, dont la visite a chevauché avec celle du sous-secrétaire d’Etat américain, chargé des Affaires politiques, Thomas Shannon.
Ces deux personnalités aux profils diamétralement opposés ont évoqué avec le président de la République, entre autres responsables algériens rencontrés, des sujets sensibles en rapport avec la décolonisation du dernier territoire d’Afrique encore sous occupation étrangère, pour l’envoyé spécial de l’ONU, le dossier libyen et les questions bilatérales algéro-américaines pour le haut fonctionnaire US.
La situation en Libye a également été abordée par le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemais Jhinaoui, qui était à Alger, le 13 février dernier. Une visite qui a remis quelques pendules à l’heure et renouvelé la coopération entre Alger et Tunis sur le dossier libyen, notamment.
Une dizaine de jours plus tard, le 24 février, le ministre irakien des Affaires étrangères, était venu plaider pour la réouverture de l’ambassade d’Algérie à Baghdad. Toutes ces missions marquent l’importance que prend Alger dans les questions régionales et soulignent l’intérêt que trouvent les grandes puissances à associer l’Algérie dans les discussions concernant des dossiers lourds, à l’image de la Chine qui a dépêché, à Alger, son envoyé spécial pour le Moyen-Orient, au tout début du mois de février.
Au plan économique, le mois de février a été riche en visites effectuées par des ministres européens, à commencer par le chef de la diplomatie danoise, suivi par le ministre portugais des Affaires étrangères et le secrétaire général du ministère fédéral des Affaires étrangères d’Autriche.
Ce mois de févier a été précédé par un mois de janvier assez intense où il a été enregistré des visites de personnalités qui pèsent dans leur pays et dans la région, à l’image du ministre saoudien de l’Intérieur et néanmoins prince héritier d’Al Saoud. D’autres noms incontournables de la diplomatie internationale ont rencontré le président de la République.
L’un d’eux, Alain Juppé, ancien Premier ministre français, est venu à Alger en tant que candidat à l’investiture de son parti pour la présidentielle de son pays. Signe du poids d’Alger, point de passage indispensable pour les politiques français. On comptera parmi ces derniers, la maire de Paris, Anne Hidalgo qui a séjourné à Alger à la fin de la première semaine du mois de février.