En grève de la faim depuis maintenant un mois, les 16 douaniers qui ne quittent toujours pas le siège de l’UGTA n’ont reçu aucune réponse de la part de leur administration, positive ou négative soit-elle.
A moins que le silence soit une langue considérée comme une réponse de la direction des douanes, les douaniers en grève de la faim s’attendent toujours à un écho plus
«expressif» à leur mouvement de protestation. Il y a un mois, jour pour jour, 13 douaniers ont entamé une grève de la faim dans l’objectif de dénoncer l’immixtion de l’administration dans l’activité syndicale. A l’origine, les protestataires revendiquent, principalement, la réhabilitation des douaniers suspendus illégalement et en contradiction avec les textes régissant l’activité syndicale. Joint hier par téléphone, Kamal Ramdani, secrétaire général de la coordination syndicale nous a affirmé que la direction des douanes n’a donné aucune réponse à leur revendication. «Les responsables de la l’administration ne changent pas d’attitude. Nous n’avons reçu aucun contact ni invitation de la part de notre direction. C’est le silence total qui perdure depuis quatre semaines déjà». Notre interlocuteur précisera par ailleurs que les douaniers grévistes sont déterminés à aller jusqu’au bout pour faire aboutir leur revendication. M. Ramdani évoquera en outre la solidarité de leurs collègues. Il rappellera dans ce contexte que des collègues se sont déplacés de plusieurs wilayas et ont tenu un rassemblement au siège de l’UGTA en signe de solidarité avec les protestataires. En matière de revendication, les grévistes de la faim dénoncent «les agissements du secrétaire général de la Fédération des Douanes, qui entrave cinq réunions ordinaires à caractère organique», ce qui contredit, d’après les douaniers en grève, l’ordonnance présidentielle 06-03 du statut général de la Fonction publique, lequel stipule dans l’un de ses articles qu’un agent suspendu pour quelque raison que ce soit doit passer en commission paritaire après 45 jours, à compter de la date d’entrée effective de la décision de suspension. Par ailleurs, il y a lieu de préciser que la seule réponse qu’ont eu les douaniers depuis le début de leur mouvement est celle de leur du SG de la Fédération nationale des travailleurs des douanes, Cherafa Belkacem, lequel a jugé «illégale» leur grève tout comme la création de la coordination des syndicats des douanes. Peu convaincus d’une telle réponse, les 13 douaniers grévistes comptent poursuivre leur grève de la faim jusqu’à avoir gain de cause. «La grève ne sera suspendue qu’une fois leur revendication prise en charge» réitèrent les grévistes …En attendant la grève de la faim continue et le silence aussi.
Par Yasmine Ayadi