L’Algérie est filmée actuellement sous ses meilleurs atours et le moins que l’on puisse dire est que c’est nouveau. La tendance qui était à qui capterait le plus d’images d’une Algérie qui croule sous les détritus, à qui filmerait le côté cour des villes et de ses quartiers et enfin à qui mettrait au premier plan, une galerie de personnages caricaturaux, affreux, sales et méchants et sans que la logique de la fiction contée ne l’impose, marque une pause.
C’est drôle ! Les mauvaises langues disent que les auteurs et réalisateurs de ces productions cinématographiques pensent que pour avoir les faveurs des festivals étrangers, il est commode de noircir au mieux le tableau de l’Algérie. Il y a de l’exagération dans ce constat mais, il doit bien y avoir une raison qui poussent les scénaristes et réalisateurs à ne voir que les aspects négatifs de la société algérienne.
Certes en matière de création, donc de fiction, le porteur d’un projet filmique est libre de concevoir son scénario comme il veut, à la seule condition que la trame développée soit cohérente. Bref, il y a certainement matière à débat et bien malin celui qui s’aviserait à trancher, tant le royaume de la créativité est complexe. Une nouvelle tendance s’affiche actuellement dans les longs métrages cinéma, les séries télévisuelles et autres sitcoms et c’est tout aussi étrange que subitement, le côté cour cède sa place au côté jardin de l’Algérie et de sa société. Le beau et le luxe meublent l’écran. La laideur des quartiers des villes est en hors champ.
C’est une option ! Un scénariste peut décider de n’évoquer dans sa fiction d’une certaine couche sociale de l’Algérie comme ce fut le cas dans le dernier film de Moussa Haddad, Harragas.
Dans ce film, il n’y a que de beaux quartiers, de luxueuses bâtisses, des comédiens jeunes et élégants, des lieux publics attrayants et conviviaux. En un mot, le côté jardin s’y installe. Au regard des séries et des sitcoms au programme actuellement sur les chaînes de télévision algériennes, le beau s’affiche comme dans Harragas. Pour les séries et feuilletons, le modèle turc et égyptien y est pour quelque chose dans le choix des décors où évoluent les protagonistes de ses histoires « gharami » et celles des drames sociaux. Là aussi, il y a matière à débat !
A. T.