Rien ne va plus dans le secteur économique public, la protestation des travailleurs gagne plusieurs entreprises économiques publiques. Ainsi, aprŁs les travailleurs d’Algérie poste, c’est au tour de ceux de la Sonatrach et des Travaux publics.
Il y a une semaine, les travailleurs d’Algérie Poste ont fermé les postes devant des millions de citoyens qui ont été privés de leur argent,, et il aurait fallu plus de deux semaines de débrayage pour qu’enfin, l’accord de principe soit donné pour l’application de la grille des salaires avec effet rétroactif à partir de janvier 2008.
Autre grève qui ne risque pas de s’arrêter demain, il s’agit de celle menée par des travailleurs de l’Entreprise nationale de matériels des travaux publics (Enmtp) de Aïn Smara, en grève depuis dimanche dernier avec un taux estimé à « 100 % ». Il est à noter que, la direction et les responsables du syndicat du groupe se sont réunis lundi dernier, pour trouver un terrain d’entente qui mettra fin à ce conflit mais sans suite.
Pour rappel, l’Enmtp a déjà eu à signifier aux travailleurs, en novembre dernier, un « accord de principe » quant à une augmentation salariale, mais le taux de revalorisation des salaires n’est toujours pas déterminé.
Dans ce cadre, le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, se rendra à Constantine au début de la semaine prochaine. D’autre part, les travailleurs de l’entreprise d’ammoniac omano-algérienne (AOA), implantée à Mers El-Hadjadj, près d’Oran, sont toujours en grève.
Ils sont plus de 300 salariés qui ont entamé depuis 10 jours, un mouvement de protestation, afin de dénoncer « le comportement méprisant des responsables indiens du complexe, le non-respect des lois sociales en matière de relations de travail, les salaires, les recrutements, la gestion opaque, les conditions de travail », expliquent les grévistes..
Il est à souligner que l’entreprise AOA est issue d’un partenariat finalisé en 2008 entre Sonatrach, qui ne détient que 49 % des parts, et le groupe omanais Suhail Bahwan, majoritaire, et c’est bien un consortium de banques publiques (CPA, BEA, BNA, BDL et CNEP-Banque) qui a assuré le financement du projet avec plus de deux milliards d’investissements devant permettre la production de 4000 t/j d’ammoniac avec une capacité de production de 7000 t/j d’urée granulée.
Les grèves des Travailleurs d’Algérie poste et des Travaux publics, nous laissent poser des questions sur l’application des accords salariaux, sachant que ces derniers restent otages de la situation financière des entreprises publiques qu restent défaillantes.
Les pouvoirs publics n’arrêtent pas de parler d’une politique de relance du secteur économique public, confirmée dans le plan d’action du gouvernement, un plan qui vise à sauver quelques entreprises du secteur économique public après l’échec de la politique de privatisation.
Il est à rappeler que ce n’est pas la première fois, que les travailleurs du secteur économique public montent au créneau, car ses employés affiliés aux unions syndicales de la centrale syndicale, ne croient plus à la politique du dialogue favorisée par l’Ugta, dans le cadre du pacte économique et social.
C’est, le cas de la Société nationale des véhicules industriels (Snvi). Il était question toujours de répondre à une urgence, en l’occurrence l’augmentation des salaires, afin de faire face à l’anarchie des prix des produits de large consommation, face à laquelle, l’augmentation de 3 000 DA pour le Smig, reste sans effet.
Il est à rappeler que la Centrale syndicale avait engagé avec les patrons des EPE dans le cadre des conventions de branches et collectives. Mais ce processus de négociations qui a débouché sur des accords, n’est pas appliqué sous prétexte de la défaillance financière des entreprises publiques.
N. B.