L’Etat vient de débloquer une enveloppe de 120 milliards de dinars au profit des 51 entreprises de réalisation sous tutelle du département de TP.
Rigueur dans la gestion, transparence dans les règles relationnelles, efficacité dans l’application de loi et la réglementation sont les critères qui régiront désormais la mise en œuvre des programmes de l’Etat dans le secteur des travaux publics au titre du quinquennat 2010-2014.
Cette orientation dictée par la nature, la spécificité et la dimension stratégique des projets initiés par l’Etat vise à améliorer la qualité des infrastructures à travers une meilleure répartition des tâches et des missions dans cet objectif qui consiste à « délimiter les responsabilités de chacun » et situer les rôles.
C’est ce qu’a déclaré le ministre des Travaux publics à l’ouverture, hier, à l’hôtel « Riadh » des travaux des journées d’étude consacrées à une série de thèmes en rapports avec la nouvelle réglementation des marchés publics, l’entretien des sections de l’autoroute Est-Ouest mises en service, le fonctionnement des maisons cantonnières et enfin la problématique liée à la réévaluation des opérations d’équipement.
Le Dr. Amar Ghoul a annoncé, par la même occasion, l’introduction du système des contrats de performance qui devra concerner les directeurs de wilaya et les entreprises de réalisation rattachées à la tutelle en 2010. Ainsi, chaque responsable devra rendre compte de ses résultats sur la base d’un programme annuel préétabli assortis de délais de réalisation et d’objectifs précis notera le ministre.
Ce procédé sera accompagné a affirmé le ministre, de missions de contrôle et d’évaluation et de suivi de l’exécution des programmes par les structures centrales du ministère, tous les trois mois en ce qui concerne les entreprises, les bureaux d’études et les laboratoires et chaque quatre mois pour les directeurs de wilayas.
D’autre part, une évaluation annuelle du bilan de chaque entreprise et direction de wilaya à travers le niveau de compatibilité des résultats avec les objectifs tracés. Toutes les dispositions préalables à cette action sont déjà prévues fera savoir le ministre.
Sur un autre registre, toute entreprise sera dans l’obligation, dès 2011, d’effectuer un audit interne et une évaluation périodique des actions de coordination avec l’ensemble des intervenants dans les programmes en ce sens que les projets « exigent une mobilisation des moyens et une synergie dans l’intervention » a-t-il souligné. Ces exigences s’imposent à l’entreprise qui se voit, par conséquent, contrainte de se conformer aux nouvelles dispositions du code des marchés.
Un texte qui vient consacrer l’avantage à l’outil national de réalisation en matière d’accès aux marchés publics sur la base d’un nouveau cahier des charges « adapté au nouveau contexte et aux nouvelles orientations du gouvernement et de l’Etat algérien » dira le ministre.
A ce propos, le Dr. Amar Ghoul a affirmé que l’Etat n’a pas lésiné sur les moyens en accordant aux 51 entreprises concernées (soit 42 entreprises de réalisation et 9 bureaux d’études et laboratoires), une enveloppe de 120 milliards de dinars destinés à dont 50 milliards destinés à l’assainissement financier, 68 milliards au titre des programmes d’investissements (équipements) et 2 milliards pour couvrir les charges induites par les besoins en formation et en recherche appliquée. Une décision prise suite à des diagnostics détaillés et précis sur chaque entreprise a souligné le ministre. Aussi, des business plans ont été établis au profit de ces entités.
Toutes ces actions qui consistent à consolider l’outil national de réalisation et dans une seconde étape, à le hisser au niveau des normes internationales ont été retenues par le gouvernement en référence aux propositions du département des travaux publics qui a soumis un dossier exhaustif des préoccupations et besoins des entreprises au CPE il ya 6 mois.
La demande de réévaluation des projets ne représente que 2%
Des actions concrètes qui seront consacrées par des dispositions introduites au code des marchés, a précisé le ministre pour dire tout l’intérêt accordé par l’Etat à l’entreprise nationale. L’année 2011 devra enregistrer, d’autre part, la modification des organigrammes des SGP « d’une manière à suivre le portefeuille du secteur », la création d’une nouvelle « direction générale des moyens, d’études et de réalisation » qui servira « d’interface pour le secteur ».
Un décret a été préparé dans ce sens notera le ministre. Le gouvernement, a par ailleurs donné son aval pour la création d’une école nationale des métiers des travaux publics notamment les métiers qui font défaut au secteur. En parallèle, l’école supérieure de gestion et de management des TP sera chargée d’accompagner les programmes de formation en post graduation.
Un concours national est prévu pour sélectionner les compétences dans des spécialités diverses. Dans un point de presse organisé en marge de la rencontre, le ministre a affirmé que les efforts de l’Etat visent à limiter le recours aux opérateurs étrangers. « Cette option relèvera, à l’avenir, de l’exception (en cas de non maîtrise technologique). Aussi, « nous nous acheminons vers la clarification des relations avec les partenaires étrangers » ajoutera le Dr. Amar Ghoul.
L’objectif de ces mesures est d’amener les 51 entreprises qui représentent un total de 30 000 emplois et l’équivalant de 60 milliards de production à atteindre de meilleures performances à l’horizon 2014 soit 45 à 50 000 emplois et 130 milliards de dinars de production a déclaré le ministre. Concernant la réévaluation des projets, le ministre a affirmé que cette dernière ne représentait que 2% et dans certains cas elle s’impose d’elle-même citant le cas de la deuxième rocade sud (Zéralda- Boudouaou) qui a exigé une restructuration du plan initial, le linéaire étant passée de 61 km à 220,4 km.
A propos de l’information faisant état du départ de l’entreprise japonaise « Cojaal », le ministre répondra que c’est là une pure allégation. Le ministre a affirmé également que 91% des travaux de l’autoroute Est-Ouest ont été achevés et que les 9% restants soit 170 km avancent dans de bonnes conditions précisant que 100 km sont prêt à être livrés alors que le parachèvement des 70 km restants du linéaire obéit à un rythme lent exigé par la nature du sol conformément aux orientations des experts.
Enfin, le ministre a indiqué que la livraison des tunnels de Bouzegza (centre du pays) constitue une « priorité des priorités » de son département. Il affirmera que les équipements ont été acquis mais qu’il faudra, au préalable effectuer des essais pour mesurer leur degré de sécurité et leur fiabilité. Aussi, des simulations sont indispensables avant la mise en service de ces tunnels.
D. Akila