Travaux d’aménagement à Bouira, Beaucoup d’argent pour rien

Travaux d’aménagement à Bouira, Beaucoup d’argent pour rien

La chaussée défoncée, les trottoirs creusés après la réception finale des travaux causent des désagréments aux usagers des voies

Le manque de coordination aboutit toujours à des travaux où la chaussée est défoncée, les trottoirs creusés après la réception finale des travaux.

Les chiffres faramineux investis dans les aménagements des agglomérations donnent le tournis. L’impact sur la vie du citoyen reste minime. L’éclairage public, à titre indicatif, suscite la colère dans presque toutes les villes de la wilaya de Bouira. Au chef-lieu, plusieurs quartiers sombrent la nuit dans le noir total. Du côté de l’APC, la raison est vite trouvée. Le manque de moyens (les camions girafes), le manque de personnel qualifié, le manque de lampes… sont autant d’arguments mis en avant par les responsables. L’aménagement de plusieurs artères et la pose de nouveaux poteaux est un facteur à l’origine de ce problème. La commune n’arrive plus à répondre à la demande. Dans une cité comme celle des 120 Logements, cité qui s’étale sur moins de 1000 m², les concepteurs ont installé plus de 50 poteaux pourvus de trois lampes. Cet excès influe sur la consommation, gonfle la facture énergétique et exige un stock de lampes considérable. Ce n’est là qu’un exemple parmi des dizaines. L’obscurité qui domine facilite la tâche aux malintentionnés. Récemment à la cité des 140 Logements, située au nord du chef-lieu de la wilaya, un citoyen a vu toutes ses économies s’évaporer après le vol de son véhicule. Un autre tracas et pas des moindres rend la vie quotidienne difficile. La ville de Bouira grouille de fuites d’eau potable. Certaines durent depuis plus de six mois. Là aussi la raison est vite trouvée: la vétusté des canalisations qui cèdent à la moindre pression, demeure le justificatif brandi à chaque réclamation des citoyens. Les projets de réaménagement ne prennent pas en compte ce facteur.

Le manque de coordination aboutit toujours à des travaux où la chaussée est défoncée, les trottoirs creusés après la réception finale des travaux. Cette manière de faire, cause des désagréments aux usagers des voies, qu’ils soient automobilistes ou piétons. Les nids-de-poule, la boue, les caniveaux obstrués… sont la conséquence directe de cette gestion tâtonnante. Les risques atteignent quelquefois des niveaux inouïs.. L’été dernier, deux frères ont été ensevelis dans une fosse réalisée dans le cadre d’un raccordement au quartier Haï Ethaoura où il a été enregistré un décès. Dans cet inventaire des faits insolites, nous précisons que les divers espaces verts réalisés dans le cadre des aménagements urbains sont vite devenus des lieux abandonnés aux délinquants. Les rond-points censés participer à l’embellissement de la ville s’apparentent plus à des points noirs de la circulation qu’à autre chose. Aux heures de pointe, la circulation est sensiblement freinée au niveau de ces ronds-points au grand dam des automobilistes. A la faveur de l’embellie financière, l’Etat a injecté des milliards de dinars pour mettre à niveau nos villes et villages. La baisse du prix du baril de pétrole risque de pousser les pouvoirs en charge de la gestion, à abandonner ces réalisations. Si aujourd’hui on se plaint de ne pouvoir changer les lampes qui éclairent les voies publiques, qu’en sera-t-il demain? C’est la question qui taraude les esprits, à savoir: pourquoi autant de dépenses pour de si maigres résultats? Même si ces travaux ont apporté un plus, il n’en demeure pas moins que ce dernier est insuffisant eu égard aux sommes allouées.