Le bras de fer entre les grévistes et la direction continue
Devant le mutisme de la direction de Cevital, les solidaires de la cause des grévistes se donnent rendez-vous pour un grand rassemblement ininterrompu le samedi 19 mai.
C’est à un autre rassemblement imposant qu’a eu droit le patron du groupe Cevital. Ils étaient tous là sauf les nouveaux députés récemment élus. Contrairement à ceux qui pensaient que l’élan de solidarité était propagandiste ou plutôt électoraliste, les véritables animateurs du collectif de soutien aux grévistes de Cevital ont répondu présent pour affirmer leur appui à la cause des licenciés du groupe Cevital. Syndicalistes autonomes, de l’Ugta, représentants de différentes associations de la société civile, le PST (ex-candidats, militants), chef de file de l’élan de solidarité depuis le déclenchement de la grève de la faim mais aussi les deux fractions de la Ligue des droits de l’homme ont bravé la chaleur sous un soleil de plomb pour dire haut et fort à la direction de Cevital que «nous sommes et nous resterons toujours là jusqu’à la réintégration des licenciés. Contrairement à ce qu’il croit, Rebrab ne nous aura pas à l’usure». En effet, en plus de l’élargissement de l’élan de solidarité à d’autres secteurs, le collectif de soutien veut transposer la contestation à Alger à travers un comité de soutien de la capitale. Pour la seconde fois consécutive, la route était coupée à la circulation pendant la durée du rassemblement.
Des prises de parole ont été aussi improvisées par ledit collectif qui a donné l’occasion à chacune des organisations présentes d’exprimer sa position. Ils étaient tous sur la même longueur d’onde pour exprimer d’une part leur soutien indéfectible et pour dénoncer le licenciement abusif de 16 travailleurs dont le seul tort est d’avoir osé demander le droit d’avoir des droits, d’autre part. Irrité, une fois de plus, par le mutisme, voire le mépris affiché par ledit patron, les participants au rassemblement se sont donné rendez-vous pour le samedi 19 mai.

Même détermination, en somme, chez les 16 grévistes de la faim malgré la grosse fatigue d’environ trois semaines de grève de la faim. Ils restent, en effet, déterminés et surtout décidés à aller jusqu’au bout.. Initiée par un groupe de travailleurs de Cevital, une pétition, qui sera adressée aux instances de l’Ugta locale pour l’installation d’une section syndicale, a réuni quelque 500 signataires favorables à l’installation d’un conseil syndical. De son côté, la direction générale du groupe agroindustrie de Cevital se déclare imperturbable par lesdites actions étant donné que cette dernière a tracé une feuille de route basée sur trois axes depuis le déclenchement de la première grève, à savoir l’amélioration de la rémunération de 20% avec effet rétroactif du 1er Janvier 2012, l’octroi avec effet immédiat des avantages sociaux pour l’ensemble des employés et enfin installation en cours du comité de participation (CP), comme nous l’a déclaré hier par téléphone la chargée de communication à la direction générale.
«Le 24 mai prochain, il sera procédé à l’élection des membres du comité de participation. Les travailleurs ont adhéré massivement à cette action pour laquelle pas moins de 40 candidatures ont été déposées. Ce qui prouve l’intérêt des collaborateurs à adhérer à cette initiative.»
En outre, cette même direction reste figée quant à la demande principale des travailleurs relative à l’installation d’un conseil syndical, seul cadre à même de garantir le droit à la revendication et à la négociation.