Travailleurs du bâtiment,Plus de 400 décès par an

Travailleurs du bâtiment,Plus de 400 décès par an

Ils comptent déclencher un mouvement de protestation au mois de janvier prochain. Ils exigent une meilleure sécurisation sur les chantiers.

Licenciements abusifs, mépris des autorités, multiplication des décès de travailleurs sur les chantiers… autant de griefs qui ont poussé la Fédération nationale des travailleurs de l’habitat et de l’urbanisme (Fnthu) à appeler à une journée de protestation en janvier prochain.

Cet ultimatum a été décidé et adressé au gouvernement avec la date butoir du 02 janvier 2013 pour une réponse aux revendications formulées par la Fnthu. Les représentants de cette fédération, affiliée à la Centrale Ugta, se sont réunis jeudi et vendredi derniers à Alger pour exiger, selon le journal en ligne TSA, «le respect du Code du travail et l’amélioration des conditions de travail sur les chantiers de bâtiment et de travaux publics (BTP).»

Dénonçant le «mépris» observé par l’actuel ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, le secrétaire général de la fédération, Slimane Zitouni, a indiqué vendredi à TSA que «la Fnthu tiendra une assemblée en janvier pour décider des suites à donner à notre mouvement de protestation et de la date du débrayage dont le principe a été adopté jeudi».

Zitouni a déploré, par ailleurs, qu’une demande d’audience adressée le 11 septembre au ministre est restée «sans réponse» à ce jour. En sus des problèmes de sécurisation dans les chantiers, la fédération qualifie la situation «d’intenable avec des salariés, dont des ingénieurs, qui ne touchent même pas le Snmg» (Salaire national minimum garanti). Il a dénoncé que «des ingénieurs employés à titre temporaire avec plusieurs contrats ne perçoivent que 12.000 à 16.000 dinars par mois!»

Evoquant le nombre croissant des décès sur les chantiers et le non-respect flagrant des mesures de sécurité et d’hygiène, régis par un décret, Zitouni a regretté que quelque 200 travailleurs trouvent annuellement la mort sur les chantiers de construction, due en partie, dit-il, au non-respect des normes de sécurité et d’environnement.

Faut-il également signaler que ce remous dans le secteur de l’habitat a été aussi accentué par les professionnels du Btph de la wilaya de Chlef, qui s’opposent à la décision de confier le reliquat du programme quinquennal de l’habitat à des entreprises étrangères (les professionnels du Btph s’opposent à la décision de confier le reliquat du programme quinquennal de l’habitat à des entreprises étrangères.)

A ce propos, le président de l’Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), Mouloud Khelloufi, contacté par nos soins, a affirmé que «ce sont 400 à 450 travailleurs du bâtiment qui périssent chaque année sur les chantiers».

L’Agea, ajoute-t-il, avait tiré la sonnette d’alarme lors d’une assemblée générale tenue en décembre en son siège à Alger. Formulant son estimation quant à ce débrayage programmé par la Fnthu, il dira que «la solution n’est pas de faire une grève, mais de s’asseoir à une table de négociations avec les ministères de l’Habitat et de l’Urbanisme et le ministère du Travail pour examiner et reconsidérer, s’il le faut, les règles du travail. Des représentants de différentes caisses telles que la Cavnos, la Casoral, la Cacobatph…devront y participer».

Créée en 2008, la Fédération nationale des travailleurs de l’habitat et de l’urbanisme (Fnthu), représente, entre autres, les travailleurs des Opgi (Office de promotion et de gestion immobilières), l’Aadl (Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement), les Dlep (Direction du logement et des équipements publics), les CTC (Centre de contrôle technique de construction), les directions des travaux publics et de l’hydraulique, le Cnat (Centre national d’assistance technique) et les agences foncières. Le secteur public du BTP compte plus 41.000 travailleurs.

Les ministères de l’Habitat, de l’Intérieur et de l’Environnement sont les tutelles des entreprises publiques intervenant dans ce secteur, mais «aucun de ces ministères ne veut réellement assumer cette tutelle», selon Zitouni.