Est-ce le début de la fin des contrats de travail à durée indéterminée (CDI) communément appelé Les postes permanents ? Il n’est pas encore temps mais l’annonce du ministre sur l’introduction des contrats à durée déterminée (CDD) dans le prochain code du travail le laisse supposer.
Invité aujourd’hui au forum du quotidien Liberté, le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale Mohamed Benmeradi, a déclaré que le projet du Code de travail, «en voie de finalisation», va proposer un «assouplissement», des conditions de recrutement par contrat à durée déterminée (CDD). «Si on pouvait libérer davantage l’acte de recruter, je suis persuadé que nous aurions des niveaux de création d’emplois plus importants », a argumenté le ministre qui a cependant évoqué des «arbitrages» qui seront faits avec les partenaires sociaux.
«Si on doit assurer l’emploi, il faut assurer la flexibilité pour les employeurs a plaidé Benmeradi précisant néanmoins qu’il «reste des arbitrages (entre les partenaires sociaux) à faire sur certaines questions liées au projet du Code du travail, notamment celle relative au CDD».
Les termes «assouplissement» des recrutements et «flexibilité» de l’emploi sont des euphémismes qu’affectionnent les patrons pour désigner les «dépermanisation», en vogue dans des pays occidentaux en bute à des crises économiques aiguës. Le fait que le ministre évoque la légalisation de ce type d’embauche via le code du travail est déjà un pas vers sa concrétisation.
C’est un tabou de cassé même si les CDD sont déjà applicables dans beaucoup de secteurs notamment celui des hydrocarbures. Ce que ne dit peut être pas le ministre, c’est que cette dépermanisation pourrait être institutionnalisée dans tous les secteurs y compris dans l’administration. Dans les milieux des travailleurs et des syndicats cela s’appelle la précarisation de l’emploi. Pas sûr que l’UGTA puisse donner son onction à une mesure, certes économique mais néanmoins anti sociale.