Traqués, humiliés, pendus, fusillés… C’est ainsi que finissent les dictateurs

Traqués, humiliés, pendus, fusillés… C’est ainsi que finissent les dictateurs

En physique comme en mathématiques, l’exception confirme la règle. Toujours.

C’est la même chose en histoire. La preuve : hormis un seul, le général Franco, tous les dictateurs sont morts de mort violente quels que soient l’époque où ils ont vécu et le pays qu’ils ont tenu d’une main de fer.

Les récents événements de Libye en sont la meilleure expression. Voici un dirigeant, Kadhafi, qui a régné pendant 42 ans sur la Libye sans partage, en solitaire.

Porté au pouvoir par un coup d’Etat en 1967 par lequel il déposait le roi Idris, il refusera obstinément de céder un seul pouce de son autorité. Pas d’assemblée nationale élue, pas de Sénat, pas de syndicat, pas d’opposition officielle et encore moins de parti alternatif, pas de presse indépendante ou de télévision privée. Même les hommes qui l’ont aidé à se hisser à la tête du pays seront étroitement surveillés, quelques-uns – comme le commandant Jalloul qui pourtant lui était très proche – seront suspectés et assignés à résidence.

D’ailleurs dès le déclenchement de la rébellion, ce dernier faussera compagnie à ses gardiens pour fuir vers Benghazi et aider le mouvement insurrectionnel. Des opposants capables de tenir tête et d’apporter la contradiction à Kadhafi seront exécutés sans autre forme de procès particulièrement ceux qui avaient trouvé asile à l’étranger et qui constituaient une menace. La tyrannie du despote ajoutée à son immense mégalomanie – il s’est donné le titre de roi des rois d’Afrique– ont fini par retourner tout le monde contre lui.Au point qu’il est impossible de trouver aujourd’hui dans toute la Libye une seule famille qui n’ait pas eu un jour à faire à la police du régime.

Le pouvoir a tellement grisé cet homme qu’il lui fera perdre le contrôle de ses pulsions. N’a-t-il pas voulu forcer Memona Akerman, la journaliste bien connue de la télévision française à avoir des rapports avec lui dans son palais, alors qu’elle était en reportage ? Il faudra l’intervention de l’ambassade de France pour la sortir de cette mauvaise passe.

N’a-t-il pas invité Kasparov le champion mondial d’échecs à disputer avec lui une partie alors que Tripoli croulait sous les bombes des avions de l’OTAN ?

Malgré ses milliards et ses comptes en banque, ses milices et ses hommes de main, Kadhafi terminera son règne comme un vulgaire voleur de chevaux. Capturé et pris près de sa ville natale de Syrthe, il sera battu, insulté, menotté et achevé par trois balles de pistolet dans l’ambulance qui l’évacuait et dépouillé de son revolver à crosse d’or.

Suprême insulte : son cadavre sera étendu à même le sol dans un marché à bestiaux, au milieu des carottes et des odeurs pestilentielles.

I.Z