La Transsaharienne, du rêve à la réalité
Les travaux de l’axe restant qui se trouve au Niger, reliant Alger à Lagos, seront lancés en 2014 pour un coût de 140 millions de dinars.
La transsaharienne de nouveau sur le devant de la scène. Une conférence intitulée «Tracer et mettre en oeuvre une politique cohérente de développement des grands axes de transport transafricains, dans le cadre du soutien à l’intégration africaine à l’échelle continentale», a été organisée jeudi dernier à Sétif. Elle a pour but de faire le bilan de l’avancement des travaux de ce projet intercontinental qui date des années 1970.
«Ce projet stratégique, dont la conception remonte au début des années 1970, avance globalement de façon satisfaisante en dépit de quelques obstacles, notamment la conjoncture actuelle au Mali», a affirmé le secrétaire général du Comité de liaison de la transsaharienne (Clrt), Mohamed Ayadi.
Evoquant le couloir principal entre Alger et Lagos, sur une distance de 4500 km, M.Ayadi a indiqué qu’il ne reste «qu’un tronçon de 223 km dans le Niger, dont les travaux seront lancés en 2014. Ce segment d’un coût de 140 millions de dinars pour lequel le montage financier est en cours, relie Asamaka sur la frontière algérienne, à la région d’Arlit au Niger». Le tronçon tchadien qui a bénéficié d’un financement, sera quant à lui, réalisé «plus tard, compte tenu du retard de la partie de cette route située en territoire malien», a précisé le même responsable.
«L’Algérie a fourni tous les moyens de réalisation. Le tronçon entre Alger et la frontière nigérienne (2400 km) étant entièrement achevé, il ne reste à réaliser que le tronçon Tinezouaten-Timiaouine dont les travaux viennent d’être lancés», a-t-il ajouté.
Mohamed Ayadi a également soutenu le fait que ce projet, qui regroupe quatre autres pays (le Mali, le Niger, le Tchad et la Tunisie), s’intègre de «façon idéale avec le schéma directeur d’aménagement du territoire». «La transsaharienne se fond également dans la politique générale d’intégration régionale, pour encourager les échanges et les liaisons avec l’Afrique profonde», a-t-il répliqué.
Au cours de cette conférence, le secrétaire général du Clrt a affirmé que ces grands axes, pris en charge dans le cadre de l’initiative du partenariat pour l’Afrique (Nepad), seront lancés au début de l’année prochaine, au cours du sommet africain qui réunira les chefs d’Etat, prévu à Dakar (Sénégal). Le sommet africain, a-t-il précisé, sera couronné par un forum ouvert au secteur privé, au cours duquel des échanges d’opinion sur les possibilités de financement de ces projets destinés à rattraper les retards dans les domaines de l’économie et des infrastructures de base, seront prévus.
Parmi ces grands projets transafricains, M.Ayadi a cité la route qui reliera Dakar à Djibouti via N’djaména sur une distance de 8715 km, le projet de fibre optique entre l’Algérie et le Nigeria en passant par le Niger, le gazoduc Nigeria-Algérie, long de 4200 km, d’autres projets routiers d’une longueur totale de 56.000 km et le projet de l’axe routier devant relier le Caire (Egypte) à Dakar (Sénégal).
Tous ces projets destinés à combler les retards accumulés par l’Afrique dans le domaine des équipements et des infrastructures, nécessite de résoudre l’équation du financement, a souligné le conférencier, mettant l’accent sur l’insuffisance des axes routiers qui reste, selon lui, l’une des causes de l’arriération économique actuelle en Afrique.