L’Algérie compte achever en 2016 la totalité de sa partie de la route Transsaharienne, un tronçon qui s’étend de Tamanrasset aux frontières maliennes (320 km), a affirmé mardi à Alger le ministre des Travaux Publics, Farouk Chiali.
S’exprimant en marge des travaux de la 60e session du Comité de liaison de la Transsaharienne (CLRT), le ministre a précisé que l’Algérie a finalisé la totalité de sa partie (2.400 km) ainsi que la section vers la Tunisie, et devrait terminer en 2016 le tronçon restant Sillet (Tamanrasset)-Timiaouine (frontières maliennes).
« Nous avons lancer en travaux 200 km de ce tronçon long de près de 320 km, et nous prévoyons terminer la totalité avant fin 2016 pour arriver à un total de 3.400 km », a précisé le ministre qui a évalué le taux d’avancement du projet en Algérie à près de 90%.
Le gouvernement algérien a financé la totalité de ce projet sans recourir aux institutions de financement et a déboursé près de 240 milliards de DA depuis la lancement de ce projet dans les années 1970, selon les précisions de M. Chiali.
Parallèlement, l’Algérie a commencé les travaux de dédoublement de cette route (appelée aussi Route nationale N1) sur le tronçon allant de Chiffa (Blida) jusqu’à Berouaghia (Médéa) et desservir à terme Ghardaïa sur une distance de 1.000 km, a encore indiqué le ministre.
« En fonction du développement et de la demande du transport sur cette route, on peut envisager d’aller jusqu’à la frontière du Niger dans le futur », a-t-il ajouté.
Pour permettre aux pays subsahariens d’avoir un accès direct sur la Méditerranée et faciliter ainsi les échanges commerciaux entre l’Afrique de l’Ouest, le Maghreb et l’Europe, l’Algérie prévoit à l’avenir de raccorder la route Transsaharienne au port de Djen-Djen (Jijel) via l’autoroute Est-Ouest.
La réalisation d’un gazoduc (le transsaharan gas pipeline TSGP) allant du nord de Nigeria vers l’Europe passant par l’Algérie le long de la route Transsaharienne figure aussi parmi les projets envisagés dans le cadre du NEPAD, a-t-on indiqué lors de la réunion du CLRT.
La Transsaharienne s’étend sur plus de 9.400 km entre Alger et Lagos (Nigeria), en traversant le Niger avec des sections au Mali, au Tchad et en Tunisie.
La Tunisie et le Nigeria ont totalement achevé leurs tronçons respectifs. Le Tchad a obtenu les financements nécessaires pour le lancement en 2014 des travaux de sa dernière section (445 km) tandis que le Niger s’apprête de son côté à entamer le tronçon frontières algériennes-Assamaka-Arlit sur une distance de 225 km.
Le Mali, pays qui accuse le plus grand retard à cause de l’instabilité politique et sécuritaire, est en phase des études et de l’obtention des financements pour les derniers 700 km séparant Timiaouine (frontière algérienne) de la ville de Gao, selon le CLRT.
Le projet de la Transsaharienne est né dans les années 1960 à l’initiative de la commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) dans l’objectif de désenclaver les zones déshérités et la promotion des échanges commerciaux entre le nord et le sud du Sahara.
Le CLRT est l’instance qui assure le suivi de la réalisation de la Transsaharienne. Il regroupe six pays: Algérie, Tunisie, Mali, Niger, Tchad et le Nigeria.