Les participants au troisième congrès de l’Organisation nationale des transporteurs algériens (ONTA), organisé, hier à Zeralda, ont reconduit, à l’unanimité, Bouraba Houcine, à la tête de leur Organisation, et ce, dès le début des travaux, avant même de procéder à la lecture des bilans moral et financier de l’ancienne mandature.
Bouraba Houcine, président de l’organisation des transporteurs, a dressé, hier, un constat de la situation qui prévaut dans le secteur des transports, notamment dans le créneau du transport routier des voyageurs. Selon lui, 12 millions d’usagers empruntent quotidiennement le transport en commun, et 95% des voyageurs sont pris en charge par les opérateurs privés. « Les transporteurs représentent une puissance formidable. Les membres de notre corporation dépassent le million. Cette puissance doit être au service du citoyen et de la nation », observe-t-il.
En évoquant l’anarchie qui règne dans les transports en commun, le président réélu pour un second mandat s’en lave les mains. « On est responsable de 20% de l’anarchie prévalant dans notre secteur. Les autres intervenants ont aussi une grande responsabilité », se justifie-t-il. Et d’ajouter qu’« il est des voix qui s’élèvent pour dénoncer le comportement de certains chauffeurs sur la route, notamment par rapport à l’excès de vitesse.
Il faut savoir que ce réflexe n’est que le corollaire de la concurrence, compte tenu du nombre très important des opérateurs qui assurent la même ligne ». A propos du nombre élevé de transporteurs par rapport à l’offre, ce dernier confie que nombre d’entre eux, 70.000, selon lui, ont déposé le bilan à cause de la rude concurrence. « Le réseau de gares routières du pays est saturé. Cette situation aggrave, de facto, l’anarchie », souligne-t-il. Le président de l’ONTA préconise un plan urbain de déplacement pour organiser la filière. « Dans le cadre du plan quinquennal, d’énormes investissements publics ont été injectés dans le secteur du transport pour élargir sa base infrastructurelle.
C’est une action fort louable qu’on encourage », déclare-t-il. L’autre point évoqué par un autre responsable de l’ONTA, a trait à l’installation d’une autorité de régulation des transports en commun. Selon lui, cet organisme pourrait contribuer à endiguer l’anarchie. « La formation des chauffeurs et des receveurs est également une priorité qu’on doit prendre en charge », affirme-t-il. S’agissant des accidents de la route, M. Bouraba a fait remarquer que les chauffeurs des transports en commun en sont à l’origine de 4% seulement.
Amirouche Lebbal