L’Algérie tente d’améliorer ses capacités en matière de transport des matières dangereuses afin de réduire les accidents pouvant causer des préjudices importants à la population, l’économie et l’environnement.
Un séminaire sur le transport routier des matières dangereuses a été organisé, hier, à Alger, par le ministère des Transports, en collaboration avec l’Union européenne, en présence des cadres des ministères des Transports, de l’Environnement, des responsables de la Société nationale des transports routiers, des cadres de la police, de la Gendarmerie nationale et de la protection civile, ainsi que d’experts étrangers. Cette rencontre est la première du genre de l’accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route (ADR).
« Ce séminaire répond à notre volonté de renforcer la coopération internationale en matière de sécurité routière. Il est impératif que les règles soient respectées et appliquées afin d’éviter un accident potentiel », a précisé le conseiller et directeur des études au ministère des Transports, Mourad Khoukhi, pour qui cette rencontre vise à faire un état de lieu de la réglementation des transports, « ce qui permettra d’aboutir à l’identification des actions pour la prise en charge des insuffisances ». Pour sa part, le directeur des transports terrestres, Krim Yacine, a estimé que le séminaire permet l’échange d’expériences et de savoir-faire entre les experts participants afin de réduire les accidents causés par les moyens de transport des marchandises dangereuses. Le représentant d’Euro Med RRU (Transport Project), Makhalis Adamantiadus, chef d’équipe et expert en transport routier, a présenté le projet qui « sera prolongé d’une année et demie pour assurer son application ».
Il a estimé que l’objectif est la réforme et l’adaptation du cadre réglementaire et l’amélioration des conditions opérationnelles pour le transport transfrontalier. Dans sa communication, l’expert a fait savoir que l’Algérie a demandé une assistance pour l’introduction du numérique dans le secteur routier. « Un atelier sera organisé sur les marchandises périssables en juin prochain et un autre sur la facilitation du transport transfrontalier et la logistique du transport sur demande de l’Algérie », a-t-il signalé. Il a également annoncé la décision d’ouverture de cet accord aux pays euro-méditerranéens, d’ici à la fin de l’année en cours.
La formation des transporteurs, une priorité
De son côté, Patrick Phillip, expert de l’IRU Academy (International Road Transport Union), a plaidé, dans son exposé sur les accidents de la route, pour la formation des conducteurs et l’accompagnement d’un conseiller à la sécurité qui « joue un rôle-clé dans le transport des marchandises dangereuses ». L’expert a soutenu que l’accord ne peut être efficace et mis en œuvre correctement sans l’élément humain. « Le facteur humain doit être pris en considération, notamment lors de l’examen de la sécurité routière », a-t-il rappelé. Un exercice pratique sur le transport des marchandises dangereuses sera organisé aujourd’hui en plein air. Selon Soren Christiansen, expert ADR, cet exercice est dédié aux essais spéciaux. « Il consiste en la vérification du véhicule et des situations d’urgence, la lutte contre le feu et la sécurisation des marchandises. »
Neïla B.