En réponse à une urgence nationale et sur instruction du président de la République Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie se lance dans un vaste plan de renouvellement de sa flotte de bus de transport terrestre. L’objectif est clair : importer et, à terme, produire localement des bus neufs pour remplacer un parc vieillissant et améliorer la qualité des services de transport public.
Hier, une réunion cruciale s’est tenue au Palais du gouvernement, présidée par le Premier ministre par intérim, Sifi Ghrieb. Cette rencontre, qui a rassemblé des représentants des ministères de la Défense nationale, de l’Industrie, des Transports, ainsi que de l’Économie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, visait à finaliser les modalités d’acquisition et de distribution des nouveaux véhicules.
Si l’importation de 10 000 bus est la première étape de ce plan, l’accent est mis sur la production locale. Les discussions ont porté en grande partie sur les options d’assemblage sur place ou de partenariat industriel afin de stimuler l’économie nationale.
Cette approche est fortement soutenue par des acteurs du secteur, comme le président de l’Organisation nationale des transporteurs algériens, Houcine Bouraba, qui a appelé à encourager la fabrication de bus et de pièces de rechange d’origine pour réduire la dépendance aux importations.
L’Algérie accélère le renouvellement de sa flotte de bus
Pour faciliter l’acquisition de ces nouveaux équipements par les opérateurs de transport public, des solutions de financement adaptées sont à l’étude. Les transporteurs ont également soumis une demande d’exonération des droits de douane, une requête qui pourrait être intégrée au prochain projet de loi de finances. Cette mesure vise à rendre les véhicules plus accessibles et à accélérer le renouvellement du parc.
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Le ministre des Transports, Saïd Sayoud, a récemment reconnu l’état de vétusté de la flotte actuelle. Ce plan d’action est donc une réponse directe aux préoccupations quotidiennes des millions d’Algériens qui dépendent du transport en commun pour se déplacer.
Le gouvernement algérien mise sur l’industrie nationale pour rénover le transport routier
Si les grandes villes comme Alger bénéficient de réseaux de métro et de tramway, qui ont transporté respectivement 46 millions et 100 millions de passagers en 2023, le transport routier reste le pilier de la mobilité à l’échelle nationale. Avec un parc automobile vieillissant et des villes saturées, le besoin de moderniser les infrastructures est plus pressant que jamais.
L’implication de multiples ministères dans ce projet montre une volonté de ne pas se limiter à un simple achat de véhicules. Il s’agit d’une démarche globale qui vise à améliorer la qualité du service public, garantir la sécurité des passagers et, potentiellement, créer de la valeur ajoutée en impliquant les start-up et les micro-entreprises dans le processus.
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Alors que d’autres réunions de coordination intersectorielles pourraient avoir lieu dans les prochains jours, le gouvernement affiche sa détermination à répondre concrètement aux attentes des citoyens en matière de mobilité et à moderniser les infrastructures du pays.