Le torchon brûle à nouveau entre la direction de la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF) et la Fédération des cheminots. Les sections syndicales sont sur le qui-vive et un délégué de l’UGTA interviendra ce jeudi, en intermédiaire, auprès des deux parties.
Mehdi Mehenni – Alger (Le Soir) – Le SG de la section syndicale de la gare Agha, Abdelhak Boumansour, estime que la direction de la SNTF qui s’est engagée à ouvrir les négociations, après la grève déclenchée par les travailleurs en octobre 2012, vient de faillir à ses promesses, en rejetant en bloc la plateforme des revendications des cheminots. Contacté hier, ce dernier affirme que lors des réunions tenues les 19 et 20 mars 2013 avec l’administration, «la direction s’est désengagée en fermant les portes des négociations de manière brutale». Selon lui, le DG de la Société nationale de transport ferroviaire s’était engagé de manière formelle, à répondre aux revendications des travailleurs progressivement en ouvrant les négociations avec le représentant social à partir de janvier 2013. «Nous avons fini par comprendre que la direction veut gagner du temps et n’a aucune intention de satisfaire nos doléances. Entre-temps, nous constatons que l’administration procède à chaque virement, à la réduction des points indiciaires par rapport à la grille de salaire, pour revoir à la baisse le salaire de base des travailleurs. Nous savons très bien que cela s’est fait sciemment, même si l’administration évoque à chaque fois, le motif de quelques erreurs isolées, puisque ce sont toutes les catégories qui sont touchées par ce problème», a-t-il clamé. Pour Abdelhak Boumansour, les travailleurs ne peuvent rester inactifs face à cette situation, affirmant que les sections syndicales sont sur le qui-vive. Contacté, le directeur des ressources humaines de la SNTF nie que la direction ait fermé les portes des négociations. «Nous n’avons à aucun moment rompu les pourparlers comme nous n’avons pas rejeté en bloc la plateforme des revendications. Seulement, il faut savoir que cette plateforme contient 15 points essentiellement axés sur la révision de la grille de salaire et du régime indemnitaire. Nous avons déjà procédé à plusieurs augmentations salariales depuis 2008, et aujourd’hui, nous demandons un peu de temps pour pouvoir étudier les possibilités. Car il ne faut pas perdre de vue qu’une telle revalorisation salariale engage un coût que la santé financière de l’entreprise ne saurait supporter actuellement, et les représentants des travailleurs le savent bien. Il y a un programme de développement de la SNTF qui vient d’être engagé, qu’ils nous laissent un peu de temps», a-t-il soutenu. Enfin, il est à signaler qu’un délégué de la Centrale syndicale UGTA tiendra une réunion ce jeudi 4 avril, avec les deux parties pour à la fois calmer les esprits et pouvoir relancer à nouveau les négociations.
M. M.