Les pickpockets sont revenus en force ces derniers jours dans les transports de l’Etusa. L’origine de cette «cascade» est liée à la toute dernière mesure prise par les responsables de l’Entreprise des Transports Urbains et Suburbains.
En effet, ces derniers ont décidé de passer à l’action face aux mauvais clients, notamment ceux qui ne payent pas leurs places et qui causent à l’entreprise des pertes colossales. Mais cette «méthode» est toujours utilisée par certains bandes organisées. Ainsi, depuis moins d’un mois, les usagers de l’Etusa sont obligés d’emprunter la porte arrière pour accéder au bus, et procéder au paiement de leurs tickets de façon électronique.
Une mesure prise par l’Etusa pour faire face aux «fraudeurs» qui ne payent pas leurs places, selon des employés de cette société de transport en commun. Face à cette situation, plusieurs usagers de l’Etusa sont en colère. Beaucoup d’anarchie, parfois même des bagarres éclatent entre les usagers. Le plus grave est que cette nouvelle mesure a provoqué le retour des pickpockets.
Il y a trois jours, une vielle dame qui avait emprunté le bus de l’Etusa reliant la place Audin à Ben Aknoun, a été la proie d’un groupe de jeunes. Ces derniers lui ont subtilisé son portefeuille contenant, selon elle, plus de 3 000 dinars. Cela est arrivé lorsque la dame se trouvait au beau milieu d’une foule attendant l’ouverture de la porte arrière du bus pour y accéder.
Profitant de ce moment propice, les voleurs ont par ailleurs volé un portable, selon cette dernière. Le même cas a été signalé à la station du Champ de manœuvres. En effet, une jeune fille qui avait emprunté un bus reliant la Place du 1er Mai à Bouzaréah a été victime d’un picpocket. Alors que les gens se bousculaient pour pouvoir monter par la seule porte ouverte du bus, et vu que cette ligne est très mal desservie, le pickpock a en profité pour lui voler son téléphone portable, puis a pris la fuite.
Depuis que cette mesure a été appliquée par l’Etusa, les pickpockets ont repris le travail de manière inquiétante. Pourtant, des agents de contrôle appuyés par des agents de sécurité qui font partie de l’Etusa sont mobilisés dans les stations relevant de cette société de transport en commun.
On se demande alors comment les voleurs arrivent à commettre leurs forfaits, malgré une telle présence d’agents de sécurité ? Pis, parallèlement les voleurs à l’esbroufe remplissent les bus, des pickpockets envahissent les autobus et se régalent au milieu des passagers qui s’aperçoivent, une fois arrivés à destination, que portables et portefeuilles ne sont plus là. Souvent armés de couteaux ou de lames de rasoir, ils attendent eux aussi l’arrivée du bus pour prendre place avec les passagers.
Souvent, selon des victimes, le vol est commis lorsque les usagers s’agglutinent devant la porte du bus pour monter. C’est là que les poches sont vidées et les sacs arrachés. Autrement, au cours du trajet et au vu d’autres passagers qui ne disent mot, les agresseurs optent pour une espèce d’opération chirurgicale sur une jeune fille, une dame ou carrément un homme. La règle est que celui qui ose dénoncer ou interrompre l’opération n’est pas sûr d’arriver sain et sauf à destination. Même certains employés de l’Etusa, chauffeurs comme receveurs, n’osent interdire l’accès aux autobus à ces bandes organisées et armées.
Par Sofiane Abi