Transport des voyageurs,Grève mardi dans neuf wilayas

Transport des voyageurs,Grève mardi dans neuf wilayas

Ce débrayage d’une journée, a été initié par l’Union nationale des transporteurs (UNAT), en signe de solidarité avec les transporteurs de la wilaya de Tizi Ouzou, en grève depuis le 24 juin dernier suite à la décision de délocalisation de la gare routière de la ville.

Le transport des voyageurs risque d’être paralysé, après-demain, dans neuf wilayas du centre du pays. Il s’agit des wilayas d’Alger, Boumerdès, Bouira, Béjaïa, Blida, Ain Defla, Tipasa, Bordj Bou Arreridj et Chlef. Ce débrayage d’une journée, a été initié par l’Union nationale des transporteurs (UNAT), en guise de solidarité avec les transporteurs de la wilaya de Tizi Ouzou, en grève depuis le 24 juin dernier suite à la décision de délocalisation de la gare routière de la ville. Dans un communiqué qui nous est parvenu hier, l’UNAT a réitéré son opposition au transfert de «la gare routière de la ville de Tizi Ouzou vers la gare ferroviaire de Kaf Ennaadja, propriété de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF), sise à Bouhinoune». Les transporteurs, selon leurs représentants, demandent «la réalisation d’une infrastructure d’accueil et de traitement de voyageurs qui répond aux normes». Précisant que la décision de délocalisation est «doublement pénalisante pour l’opérateur et le citoyen» contraints à supporter les surcoûts, les retards et bien d’autres désagréments. Le bras de fer qui oppose les autorités publiques aux transporteurs depuis près de trois semaines a provoqué une vraie pagaille sur la ligne Alger-Tizi Ouzou. Les usagers sont obligés de payer jusqu’à 1 000 DA le trajet, dont le tarif réglementaire est de 120 DA. Les seuls bénéficiaires de cette situation d’anarchie ne sont que les clandestins, venus combler le vide occasionné par la grève. De son côté Abdelkader Boucherit, président de la Fédération nationale du transport des voyageurs, affilié à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a indiqué que son organisation se démarque de cette action de protestation. «Nous ne sommes pas concernés par ce débrayage», a-t-il soutenu, préconisant l’ouverture du dialogue avec la tutelle pour préserver les intérêts des clients. M. Boucherit a toutefois reconnu que le secteur des transports connaît beaucoup de problèmes, que le ministère tarde à régler. Notre interlocuteur n’a pas écarté le recours à une grève nationale, après le mois de ramadhan. «Nous allons tenir une réunion après le ramadhan pour décider des actions à mener pour améliorer les conditions de travail des transporteurs», a-t-il soutenu. La principale préoccupation de la Fédération est l’instruction ministérielle portant «ouverture des lignes». Une décision qui fait peser la menace de faillite sur 90% des transporteurs, estime M. Boucherit. Il est à préciser que quelque 85 000 bus de transport des voyageurs sont en activité, actuellement, à l’échelle nationale, chaque bus emploie, deux chauffeurs et deux receveurs. Depuis plusieurs années, le transport public connaît une grande anarchie et beaucoup de dysfonctionnements. Bizarrement, les usagers se plaignent des mauvaises prestations et du manque de moyens de transport dans différentes localités, alors que les transporteurs, eux, déplorent la saturation de certaines lignes et le manque à gagner. Des problèmes qui perdurent, sans que la tutelle ne daigne intervenir et mettre de l’ordre dans un secteur gagné par l’anarchie et le désordre.

Par Aomar Fekrache