Des bénéficiaires de projets ANSEJ (Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes), dans le secteur du transport de marchandises, mettent la clé sous le paillasson.
Ils se retrouvent criblés de dettes à cause de la défaillance qui subsiste au sein des entreprises créatrices d’emplois, notamment l’absence d’études des marchés avant l’octroi des projets, dénoncent-ils lors d’une conférence de presse tenue hier au siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Si l’étude de marché venait à se faire avant d’accorder les aides, ces entreprises créatrices d’emplois ne collectionneraient pas les échecs, dénonce le porte-parole de l’Ugcaa, Hadj- Tahar-Boulenouar.
D’où l’interpellation des Autorités compétentes à accorder des » aides ciblées « , de sorte à répondre aux besoins du marché en matière de services et de quantités. Définir un quota de transporteurs de marchandises pour chaque région mettrait fin à la concurrence déloyale, argumente Boulenouar.
Une concurrence qui maintient la tête de ces transporteurs sous l’eau. » Je suis obligé de réduire les tarifs des courses parce qu’un autre transporteur propose des coûts moindres que les miens « , a déclaré un transporteur de marchandises dans la wilaya de Sidi Bel Abbès. Avant d’ajouter que les moyens de locomotion mis à leur disposition étaient défectueux, et les concessionnaires ne leur offraient pas des garanties pour leurs fourgons. » Au bout de quelques jours d’utilisation, les pannes commencent « , a affirmé un autre transporteur, issu de la même wilaya.
Avec le coût exorbitant des réparations et des chiffres d’affaires minimes, si ce n’est qu’ils travaillent à perte, il est difficile pour ces jeunes de voir leurs projets aboutir. Il est à préciser qu’il y a quelques jours, le directeur de l’Ansej a procédé au gel des crédits destinés aux jeunes désireux d’ouvrir des cybercafés, des agences de location de voitures et de bateaux, des boulangeries et des stations lavage et graissage…etc. Au total, une dizaine de créneaux ont été suspendus.
Une initiative qui survient suite aux nouvelles mesures adoptées par le département du commerce quant au financement des projets à caractère commercial. Aussi étrange que cela puisse paraître, les pharmacies sont incluses dans les projets dits » commerciaux « , compte tenu du tournant « lucratif » qu’a pris cette tâche entrant autrefois dans le cadre des services.
Par ailleurs, l’Ansej compte réorienter les jeunes vers d’autres secteurs d’activités, à l’instar de la création des bibliothèques et des salles de cinéma, dans la perspective de promouvoir la culture nationale et créer davantage de lieux de loisirs. Outre l’absence d’étude de marché, signale-t-on, la non qualification des bénéficiaires des projets.
Quand la compétence de l’employé n’est pas au rendez-vous, l’on ne peut échapper à la médiocrité des services, ce qui pousse les jeunes à foncer droit vers le mur, affirme Boulenouar. Pour venir à bout des problèmes touchant les transporteurs de marchandises, qui tend à devenir un problème national, l’ensemble des membres de l’Ugcaa a décidé de créer une Commission nationale des transporteurs bénéficiaires de projets Ansej, à partir du mois de juin prochain.
K. S.