Les deux compagnies se défendent avec leurs promotions
Un mouvement franco-algérien accuse les deux compagnies aériennes d’entente tacite sur les prix!
Nouveau rebondissement dans le conflit qui oppose le Mouvement citoyen des Algériens de France (Mcaf) et les compagnies algériennes de transport aérien. Le Mcaf a poussé le bouchon encore plus loin. Après le lancement d’une pétition contre Air Algérie, l’association entend saisir la Cour de justice de l’Union européenne et l’Autorité de régulation de la concurrence française, pour dénoncer «une entente commerciale tacite sur les prix entre les compagnies Aigle Azur et Air Algérie», a assuré à la presse nationale Omar Aït Mokhtar, président du mouvement.
L’association, qui prétend combattre la cherté des billets d’avion entre la France et l’Algérie, compte également interpeller Alger. Puisqu’elle va déposer plainte auprès de la cour d’Alger.
Cette association, qui va en guerre contre les tarifs appliqués pour la destination Algérie, se demande «comment un Paris-Moscou revient à 360 euros, alors qu’un Paris-Alger revient à 700 euros?».
D’ailleurs, elle assure avoir fait tout au long de l’année une enquête comparative entre les compagnies aériennes. D’après le Mcaf, cette enquête fait aussi ressortir une entente entre Air Algérie et Aigle Azur sur les prix. «Aigle Azur se cale sur les tarifs d’Air Algérie. Les deux compagnies ouvrent leurs vols en même temps lorsque vient l’été», dénonce-t-elle. Elle a même fait établir un devis, à titre de comparaison, par le cabinet Pro-Sky, évaluant le coût moyen d’un vol avec un courtier pour un vol Paris-Alger et le montant d’un billet aurait été estimé à 396 euros l’aller-retour. Les réquisitoires de cette association franco-algérienne vont encore plus loin! Elle accuse la compagnie nationale algérienne de provoquer volontairement «une pénurie de billets d’avion», car elle n’aurait demandé qu’au mois «d’avril des autorisations d’atterrir pour augmenter ses capacités de vols à la France», rapporte le Mcaf. Cette association semble donc déterminée à aller jusqu’au bout de son «combat». Mais pourquoi cette sortie à ce moment précis? Mais surtout pourquoi s’indigne-t-elle seulement contre les tarifs appliqués à partir de Paris? Et ceux à partir d’Alger? En tout cas, les deux compagnies qui semblent confiantes se défendent avec leurs promotions.
Le 29 juillet dernier, Mohamed Salah Boultif, le P-DG d’Air Algérie, s’était d’ailleurs exprimé dans nos colonnes dans une interview exclusive qu’il nous a accordée. Dans ce cadre, M.Boultif a catégoriquement réfuté les accusations portées par cette association. «Les billets à Air Algérie ne sont pas plus chers que chez les autres compagnies. Je tiens à parler d’une autre mystification selon laquelle Air Algérie est en situation de monopole à l’international.
Ce n’est pas du tout le cas puisque plusieurs compagnies étrangères opèrent vers la France et d’autres pays encore. Rien que pour la France, il y a trois autres compagnies en plus de la nôtre. Il existe bel et bien une concurrence», expliquait-il pour défendre sa compagnie contre les accusations portées à son encontre.
Pour sa part, Aigle Azur n’a pas encore répondu à ces accusations. Toutefois, avant la période estivale, elle avait déjà prévu ses propres tarifs spéciaux pour les nombreux départs depuis la France vers l’Algérie. Air Algérie rappelle elle aussi qu’elle a effectué des réductions: «Pour Paris-Alger, le coût est de 228 euros pour un voyage vendu avant le 15 juin à condition d’effectuer le déplacement entre le 20 juillet et le 20 août. Il y a eu également des tarifs à 243 euros pour d’autres échéances pendant l’été. Avant les réductions, le tarif était de 560 euros, toutes taxes comprises», avait précisé le P-DG de la compagnie. Comme toutes les compagnies du monde, Air Algérie et Aigle Azur font des tarifs promotionnels qui permettent de réduire considérablement ses tarifs. Alors, pourquoi cette énième sortie du Mcaf? La question reste en suspens…