Transport aérien et Maritime,L’ouverture au privé devra encore attendre

Transport aérien et Maritime,L’ouverture au privé devra encore attendre

L’ouverture du transport aérien et maritime aux compagnies privées n’est pas à l’ordre du jour et l’«expérience» Khalifa semble être derrière cette prudence des pouvoirs publics.

«L’expérience Khalifa n’est pas encore traitée et tant qu’elle ne l’aura pas été, nous préférons attendre pour dépasser cette situation. Il y a une adhésion générale autour de cette attitude, aussi bien pour le transport aérien que maritime».

C’est ce qu’a affirmé le ministre des Transports dans une interview hier, au quotidien électronique TSA. Amar Tou pour qui l’octroi d’agrément à de nouvelles compagnies privées ne dépend pas de lui, pense qu’il faut, au préalable, mettre de l’ordre à Air Algérie et à la Cnan pour songer à la réouverture du transport aérien et maritime au privé , ce qui, dira-t-il, «est en train de se faire». Au sujet justement de la Cnan, il s’agit, présentement, pour le ministre, de la «recréer», ce qui constitue la «préoccupation » du département des transports, avec, soulignera-t-il, un financement bonifié concédé à cette compagnie à l’effet d’acquérir un certain nombre de bateaux aussi bien pour le transport des voyageurs que pour celui des marchandises. Ce qui permettra d’autoriser à nouveau le transport maritime domestique dont, l’expérience, par le passé, estime le ministre, a été «sans succès».

«L’adhésion à l’Open sky signifie la mort d’Air Algérie»

Le ministre écartera, par ailleurs, toute adhésion de l’Algérie à l’Open Sky, ce qui signifie, pour lui, «la prière du mort pour Air Algérie» qui ne pourra pas résister aux compagnies européennes qui auront, de ce fait, «toute latitude de charger des avions et de les envoyer en Algérie». Au sujet du transport urbain, majoritairement assuré par le privé, le ministre des Transports pense qu’il est dans le besoin d’une meilleure organisation et refuse d’admettre l’anarchie pourtant palpable qui le caractérise.

Ceci avant que ce dernier ne se contredise en reconnaissant que «de nombreux transporteurs refusent de quitter la station avant de faire le plein de voyageurs ou encore en faisant part des «connivences entre celui qui gère la gare ou la station et le transporteur ». Des réflexes hérités du désordre des années 90 qui a vu l’administration se désengager de la gestion de stations, faute de sécurité. Mission dévolue depuis, aux syndicats des transporteurs. Et à Tou de reconnaître toute la difficulté d’y remédier et d’y mettre de l’ordre. D’où, dira-t-il, l’adoption d’une démarche progressive tant les transporteurs ont acquis bien d’habitudes et de réflexes dont il est difficile de se départir. Pour ce haut responsable, l’organisation du secteur des transport passe par la construction de nouvelles gares routières, de stations urbaines et l’aménagement d’aires de stationnement. Ce qui se fait avec , dira-t-il, la réception progressive de gares routières dans les chefs-lieux de wilaya, ceci en sus de parkings dont cinq sont en cours de réalisation sur les sept programmés au niveau de la capitale.

Il y a aussi, poursuivra-t-il, la mise en place progressive d’une autorité d’organisation des transports urbains pour les neuf grandes villes du pays. Le ministre des Transports évoquera aussi la stratégie des pouvoirs publics basée sur la densification du transport public de masse, notamment dans les grandes villes du pays qui seront dotées progressivement du tramway adapté, selon lui, à nos villes. Et à Tou d’évoquer les trois tramways en construction à Alger (la ligne Bordj El Kiffan-Dergana réceptionnée fin 2013, Oran (mise en service à blanc en mars), Constantine (mise en service en avril) avec projets de doter six autres villes, Annaba, Sétif, Batna, Ouargla, Mostaganem et Sidi Bel Abbès au moment où huit autres lignes de tramways sont en étude de faisabilité. Nous avons terminé le tunnel Haï el Badr-El Harrach. Nous espérons avoir d’ici 2020, un métro de 40 km et un tramway de 40 km, qui se rencontrent à la station des Fusillés et à Draria.

Pas de baisse du prix du ticket du métro «pour le moment»

Pour ce qui est du métro d’Alger, Amar Tou n’écarte pas une éventuelle révision à la baisse du prix du ticket, estimant que cela n’est pas prévu pour le moment. Et au ministre de préciser que le coût réel de ce ticket est de 84 DA au moment où le voyageur qui prend le métro occasionnellement paie 50 DA, ceux qui ont une carte hebdomadaire ou mensuelle paient moins en faisant autant de voyages qu’ils veulent.

Le ministre des Transports reviendra également sur le terrorisme routier, estimant que la sensibilisation, à elle seule, ne paie pas et qu’il fallait peut être trouver un équilibre entre la répression et la sensibilisation. D’où, l’espoir de voir aboutir d’ici la fin de l’année, le permis à points qui sera, dans un premier temps, précisera-t-il, de portée pédagogique avec l’enregistrement dans un fichier national en cours de finalisation, des infractions de tout conducteur qui seront à la disposition des commissions administratives de retrait de permis de conduire, qui auront à statuer sur la nature des sanctions à infliger.

M. K.