Depuis 2011, les Algérois connaissent un soulagement certain, dans la mesure où cette année correspond à la mise en exploitation d’un moyen de transport moderne, confortable et qui plus est climatisé, c’est le tramway à la rame bleue et blanche évoquant, non sans hasard les couleurs d’El Bahdja.
Aujourd’hui, ce moyen de transport populaire s’étend majestueusement sur 16,2 km et 28 stations, un véritable bijou urbain qui fait le bonheur des petits et des grands, mais si, et seulement si, il effectue son service à l’heure. Or, hier matin, la grève vint mettre un terme momentanément à cet acquis. A hauteur de Bab Ezzouar, un véritable carrefour multimodale, les réactions des voyageurs sont indescriptibles: «Pas de tramway pour ce matin suite à un arrêt de travail d’une partie du personnel» asséna la voix automatique.
A ce même moment, une femme d’un certain âge murmura: «Les filous, ils nous ont déjà fait le même coup en avril, mais bon je les soutiens tout de même leur travail n’est pas une mince affaire». Tout autour de la station de tramway Bab Ezzouar-Le pont les visages des usagers étaient pâles et ruisselaient tant la chaleur de cette matinée du mois de septembre est intense. Beaucoup d’entre eux étaient accrochés à leur téléphone afin de prévenir leurs employeurs de l’éventuel retard qui allait les affecter. Les femmes hèlent des taxis afin de pouvoir trouver une «embarcation».
Djamila, âgée de 59 ans, nous confia qu’elle prend le tramway quotidiennement de la cité du 8-Mai 1945 sise à Bab Ezzouar afin de rejoindre l’arrêt Tripoli-Hamadache dans la commune de Hussein Dey pour rejoindre son lieu de travail. Djamila, une grande femme souriante, témoigne: «Comme à l’accoutumée je me suis présentée à 7h30 du matin et j’ai dû poiroter pendant 30 minutes, mais j’ai compris assez rapidement qu’il y avait un problème. Le monde affluait de partout et le guichet est demeuré fermé. Voyant que la situation perdurait, j’ai tout bonnement décidé de changer de moyen de transport.

En fin de matinée, une dépêche de presse de l’APS tomba et apporta avec elle beaucoup plus d’éclaircissement de la part de la Setram qui est la société d’exploitation des tramways déclarant solennellement qu’un service minimum sera assuré afin de garantir la continuité du service public.
La Setram a présenté ses excuses auprès de son aimable clientèle pour les perturbations suscitées par cet arrêt de travail d’une partie de leur personnel.