Transparence du scrutin présidentiel, Les gages des autorités

Transparence du scrutin présidentiel, Les gages des autorités

En acceptant la présence d’observateurs étrangers au prochain scrutin présidentiel du 17 avril prochain, les autorités algériennes viennent sans doute de donner un gage non négligeable sur leur volonté à garantir la régularité et la transparence du scrutin.

Ils seront en effet plusieurs dizaines d’observateurs qui seront dépêchés par l’Union africaine, la Ligue arabe et l’Organisation de la Conférence islamique. L’ONU et l’UE vont, pour leur part, dépêcher des groupes d’experts alors que des personnalités indépendantes, à l’autorité morale établie, venant de France, d’Italie, de Belgique et d’Espagne, seront présentes pour le suivi du scrutin à travers toutes les régions du pays.

Même si certains candidats, à l’image de Louisa Hanoune ont toujours été hostiles à la venue d’observateurs internationaux, il n’en demeure pas moins que leur présence est un témoignage du souci des autorités de donner des gages aux électeurs, aux candidats et à l’opinion internationale sur la régularité du scrutin. Mais est-ce suffisant pour autant pour lever tous les soupçons qui entourent toujours les échéances électorales ?

S’il faut se garder sans doute dès à priori, il demeure certain que d’autres garanties sont nécessaires pour, d’une part, battre en brèche les accusations de fraude dont les boycotteurs accablent souvent les autorités et d’autre part conférer au scrutin une régularité qui ne souffrira d’aucune contestation de quelque nature qu’elle soit. Comme par exemple, l’observation par l’administration d’une neutralité absolue face aux différents candidats. Il ya également la neutralité de la justice et l’impartialité des médias lourds.

LG Algérie

Mais aussi le rôle qui échoit à la commission de supervision des élections, appelée à jouer l’arbitrage. « Elle est le fruit de consultations menées avec les partis politiques et les personnalités nationales », a rappelé il ya quelques jours le président de la république, par la voix du ministre de la justice, Tayeb Louh, en précisant que cette instance «vise à conférer davantage de crédibilité aux différentes opérations électorales de même que les commissions supervisées par des magistrats et qui contribuent pour leur part à garantir transparence et crédibilité au scrutin ». «Une lourde responsabilité incombe aux magistrats dans cette tâche », a insisté le président.

En attendant la mise en œuvre de la totalité des recommandations de la mission d’observation de l’UE, l’Algérie appliquant les deux tiers, dont notamment la permission aux candidats d’accéder au fichier électoral (le gouvernement a justifié ce refus par des raisons sécuritaires), le prochain scrutin peut donc se dérouler selon des normes observées sous d’autres latitudes.

A condition, bien entendu, que chaque responsable concerné par l’organisation remplisse sa mission en toute conscience, sans parti pris, ni allégeance, et que les candidats et autres électeurs se mobilisent pour la surveillance du scrutin. Car en définitive, c’est l’Algérie qui en sortira grandie.

Sofiane Tiksilt