Transparence des prochaines élections: Réserves des partis face aux assurances de Bouteflika

Transparence des prochaines élections: Réserves des partis face aux assurances de Bouteflika
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Deux griefs reviennent dans les propos des représentants des partis politiques: l’absence des représentants des partis politiques au sein des commissions communales et wilayales de supervision des élections, et le maintien de l’actuel gouvernement.

Tout en louant les «bonnes intentions du président de la République», bon nombre de partis politiques se montrent sceptiques et formulent des réserves face aux assurances de Bouteflika lors de son discours à la nation sur la transparence du prochain scrutin législatif.

Deux griefs reviennent dans les propos des représentants des partis politiques, interrogés hier par le Jeune Indépendant par téléphone : l’absence des représentants des partis politiques au sein des commissions communales et de wilaya de supervision des élections ainsi que le maintien de l’actuel gouvernement. Le MSP, par la voix de son chargé de la communication Kamel Mida, exprime sa satisfaction sur le contenu du discours du chef de l’Etat, notamment dans «son point relatif à l’engagement pris par le président de garantir un scrutin transparent», a précisé M. Mida.

«Le Président a souligné le caractère historique du prochain scrutin, dans la mesure où si ce rendez-vous échoue ce sera une catastrophe pour le pays, et s’il réussit il permettra d’ouvrir des horizons prometteurs pour la démocratie », a ajouté en substance M. Mida, qui regrette toutefois le maintien de l’actuel gouvernement chapeauté par Ahmed Ouyahia dont le départ est réclamé par le parti d’Aboudjerra Soltani.

Cette doléance a également été exprimée par Mohamed Hadibi pour le mouvement Ennahda, M. Benkhellaf du FJD d’Abdallah Djaballah et par Djelloul Djoudi du PT qui n’ont pas caché leur scepticisme quant à l’organisation du scrutin par un gouvernement partisan. «Le cauchemar des élections de 1997 est encore vivace dans les esprits», a dit à ce propos M. Benkhellaf.

Les trois partis ont également décrié à l’unisson le fait que le président Bouteflika s’est contenté dans son discours de se référer aux seules dispositions de la nouvelle loi électorale. Celle-ci n’octroie pas, selon eux, la pleine possibilité aux partis politiques de surveiller l’opération électorale de bout en bout.

La mission de contrôle des partis s’arrête en effet, dénoncent ces partis, à la remise des PV de dépouillement dans les bureaux de vote ; ils (les partis) n’ont pas droit de cité au sein des commissions électorales de commune et de wilaya, certes présidées par des magistrats mais dont les membres sont des administrateurs désignés par le wali. MM. Benkhellaf et Hadibi qualifient d’ailleurs ces commissions de «chambres noires», d’autant que, ajoute le premier, «les daïras et les wilayas sont dominées par les deux partis du pouvoir», à savoir le RND et le FLN.

En outre, M. Djoudi a, tout en louant «les bonnes intentions du président Bouteflika », exprimé les doutes du parti des Travailleurs quant à la capacité des agents de l’administration de les concrétiser sur le terrain.

Par ailleurs, le FFS, par la voix de son secrétaire national chargé de la communication Chafaâ Bouaïche, s’est refusé à tout commentaire sur le discours de Bouteflika. «Nous organisons la convention nationale du parti le 17 de ce mois, et nous ne voulons pas influencer les avis et les positions de nos militants par une quelconque déclaration», a expliqué M. Bouaïche. Dans son discours à la nation et au cours duquel il a procédé à la convocation officielle du corps électoral, le président Bouteflika a assuré sa volonté et celle de l’Etat de garantir un scrutin libre et transparent.

«L’opération électorale et le dépouillement des résultats se dérouleront sous la surveillance directe des représentants des candidats dans tous les bureaux de vote», a assuré le président Bouteflika, ajoutant que «les instances nationales de surveillance et de supervision auront à s’assurer du respect de la loi électorale» «Les partis et les listes indépendantes auront toute latitude de contrôler et de surveiller chacune des étapes du processus», a-t-il ajouté, précisant qu’une «commission, exclusivement composée de magistrats, aura pour attribution de superviser les élections et de suivre le processus électoral, du début du dépôt de candidatures à la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel».

Celle-ci a affirmé Bouteflika, «est habilitée, sur saisine, ou de sa propre initiative, à prendre des décisions exécutoires afin de garantir la conformité aux dispositions de la loi électorale, de la part des parties en lice et des instances chargées de l’organisation des élections».

H. Mouhou