ALGER- La transition énergétique de l’Algérie se fera graduellement du fait que sa dépendance des hydrocarbures se poursuivra encore pour une période, a indiqué lundi à Alger le P-dg de la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, M. Abdelmoumen Oul Kaddour.
Intervenant lors d’une conférence sur la transition énergétique et la diversification économique de l’Algérie, organisée par le Conseil de la Nation, M. Ould Kaddour a avancé que l’Algérie « sera encore dépendante des hydrocarbures pour une bonne période. Nous souhaitons investir dans le solaire, mais cela nécessite beaucoup d’argent. J’aimerai bien savoir où nous pourrions avoir cet argent ».
« Pour l’instant, Sonatrach est en train de le faire (pour le solaire) graduellement. C’est un travail sur le long terme », a-t-il fait valoir, rappelant que la compagnie qu’il dirige dispose, tel qu’il est relevé dans le cadre de sa stratégie de développement pour la période 2020/2030, d’un potentiel de 1,6 Gigawatt-heure qu’elle a commencé à développer.
A ce propos, il a affirmé que Sonatach prévoyait d’alimenter en électricité l’ensemble de ses champs et installations à partir du solaire:
« Nous avons planifié pour être les premiers utilisateurs d’énergie solaire au niveau national. L’énergie solaire est dans nos plans. Il n’y a pas de doute dans cela mais elle (énergie solaire) ne pourra pas supplanter à court et moyen termes les autres sources d’énergie (fossiles) ».
Concernant le gaz de schiste, le P-dg de Sonatrach a soutenu que « c’est un potentiel que Dieu nous a donné. Je ne vois pas pourquoi nous ne l’utiliserons pas. Mais nous n’avons jamais dit que nous allons l’utiliser maintenant ».
A cet effet, Sonatrach est en cours de réflexion pour réunir les conditions permettant une exploitation de ce gaz non conventionnel « en sécurité et dans le respect de l’environnement et surtout avec la protection de la santé humaine », a-t-il assuré.
« Nous irons vers le gaz de schiste aujourd’hui, demain ou après-demain. Ca viendra de façon intelligente, programmée et planifiée », a ajouté le même responsable.
Concernant la question de l’ »équilibre régional » dans le choix des wilayas sensées accueillir des investissements en pétrochimie, M. Ould Kaddour a expliqué que la sélection accordait la priorité aux sites déjà existants et dotés d’infrastructures et de services nécessaires, sinon le coût du projet sera plus élevé.
Il a, cité dans ce contexte, le cas de l’unité de pétrochimie qui sera créée, en partenariat avec le groupe français Total à Arzew (Oran), sur un site jouissant de toutes les caractéristiques nécessaires (électricité, eau, foncier…), et ce, pour la réalisation, le développement et l’exploitation d’un complexe de déshydrogénation du propane et de production du polypropylène (PDH-PP).
Selon lui, si cette unité serait installée, par exemple, à Bejaia au lieu d’Arzew, « il faudra alors réunir toutes les conditions nécessaires. Et au lieu que le coût du projet soit de 1,5 milliard de dollars, il sera de trois (3) milliards de dollars. Cela n’est pas du tout intéressant ».