Le FLN a annoncé sa participation, en posant certaines conditions, avant de réviser sa position
Les conditions ne sont pas réunies pour l’ouverture d’un dialogue sérieux entre l’opposition et le pouvoir.
Les observateurs de la scène politique nationale sont devant un fait grave: toutes les initiatives proposées pour une sortie de crise ont échoué ou donnent des signes de l’échec, faute de consensus.
Après l’échec des consultations sur la révision de la Constitution organisées par le pouvoir, en raison du boycott de toute l’opposition et l’initiative de la Coordination nationale pour les libertés et la transition (Cnltd), faute de preneur, c’est le projet du FFS relatif à l’organisation de la conférence nationale de consensus qui donne les signes de l’échec.
Les conditions ne sont pas réunies pour l’ouverture d’un dialogue sérieux entre l’opposition et le pouvoir, tant que ce dernier fait toujours preuve d’un entêtement et d’une volonté d’imposer ses choix, au mépris du peuple et de la classe politique.
Le pouvoir n’a pas réussi à rallier à sa cause les principales forces de l’opposition dans sa quête d’une révision consensuelle de la Constitution pour laquelle deux consultations nationales ont été organisées.
Devenu une promesse électorale, à l’occasion de la présidentielle du 17 avril 2014, le Texte fondamental peine à sortir du tiroir. Aujourd’hui, personne ne sait que sera son sort au moment où certains acteurs politiques n’hésitent pas à le lier à celui de la conférence de consensus que projette d’organiser le FFS.
Mais cette conférence du vieux parti de l’opposition porte déjà les symptômes de l’échec.
Après les assurances données par les partis du pouvoir d’y participer, des doutes commencent à s’installer.
Le FLN a annoncé sa participation, en posant certaines conditions, avant de réviser sa position qui porte à croire que le FLN ne prendra pas part à l’événement.
Le RND a, lui aussi, préféré ne pas s’avancer. Quant à l’opposition structurée autour de l’instance de suivi et de concertation, qui regroupe la Cnltd et le Pôle des forces de changement, elle a tranché sa position de rejet pur et simple du projet du FFS.
Le projet de la Cnltd concernant une transition démocratique, s’il a réussi à fédérer l’opposition, n’a pas convaincu les tenants du pouvoir qui y voient un danger pour leur survie.
Le MSP, membre de la Cnltd, découragé par cette situation, tente une nouvelle initiative de consultations, déjà rejetée par les partis du pouvoir et mal perçue par ses partenaires politiques.
Le nouvel appel du MSP au dialogue risque de ne pas trouver d’oreilles attentives. Il a déjà lancé des consultations en solo mais sans pouvoir toucher les partis au pouvoir qui ont rejeté son offre de dialogue. Il a ensuite, dans le cadre de la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique (Cnltd), pris part à toutes les consultations qui ont abouti à la grande conférence de Zéralda, le 10 juin 2014. Mais là aussi, les partis au pouvoir n’ont accordé aucun intérêt à l’initiative si ce n’est de la critiquer et la dénoncer.
Le MPS a refusé, de son côté, de prendre part aux consultations lancées par le pouvoir autour de la révision de la Constitution. Il a adopté, toujours dans le cadre de la Cnltd, la même position vis-à-vis du projet du FFS consistant en l’organisation d’une conférence de consensus national.
Déjà que la décision de lancement de nouvelles consultations a surpris beaucoup d’observateurs et d’acteurs politiques, à commencer par la Coordination dans laquelle le parti est structuré. Certains soupçonnent le MSP de vouloir revenir au giron du gouvernement avant que le président du parti n’explique la démarche, soutenant qu’elle s’inscrit dans l’esprit de la plate-forme de Zéralda.
Les trois initiatives du FFS, du pouvoir et de la Cnltd ne sont pas les premières à être frappées du sceau de l’échec.
De nombreux projets ont connu le même sort par le passé.
On peut citer, pour ne pas remonter plus loin dans le temps, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd), lancée en 2011 dans le sillage des printemps des pays de l’Afrique du Nord.
Dans un premier temps, elle a regroupé toutes les forces politiques, syndicales et associatives avant de fondre comme neige au soleil.