Transfert illégal d’argent : une entreprise algéro-émiratie au cœur d’un scandale de corruption

Transfert illégal d’argent : une entreprise algéro-émiratie au cœur d’un scandale de corruption
Tribunal Sidi M’Hamed

Le juge d’instruction de la deuxième chambre du pôle pénal spécialisé dans les affaires de corruption financière et économique du tribunal de Sidi M’hamed a ordonné le placement en détention provisoire de (M.A.), propriétaire d’une entreprise algéro-émiratie spécialisée dans la fabrication du tabac et du soufre, « SPA Steam », ainsi que plusieurs autres mis en cause. Ils sont poursuivis dans une affaire de corruption liée au transfert et à la fuite illégale de capitaux vers les Émirats arabes unis. Aussi, ils sont soupçonnés de blanchiment d’argent et d’acquisition illégale de biens immobiliers dans des quartiers huppés de la capitale.

Selon les éléments de l’enquête, les faits remontent au 13 novembre, date à laquelle le dossier a été traité par le Service central de lutte contre le crime organisé de Saoula. Après plusieurs semaines d’investigations, ce service a procédé à la présentation des suspects devant le parquet du pôle pénal. Ces derniers ont ensuite été placés sous enquête judiciaire, laquelle a mis en lumière une série d’infractions graves prévues par la législation relative à la prévention et à la lutte contre la corruption.

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Parmi les accusations retenues figurent le blanchiment d’argent, la violation de la réglementation relative aux changes et à la circulation des capitaux de et vers l’étranger, ainsi que l’enrichissement illicite. Les inculpés sont également poursuivis pour conflit d’intérêts et dissimulation de fonds provenant de sources suspectes, utilisés notamment pour l’achat de propriétés de grande valeur au sein de zones résidentielles prestigieuses d’Alger.

L’affaire, toujours en cours d’instruction, devrait connaître de nouveaux développements dans les prochains jours. Elle s’inscrit dans le cadre des efforts renforcés des autorités judiciaires visant à lutter contre les réseaux de transfert illicite de capitaux et à assainir le climat économique en traquant les pratiques de corruption et les circuits d’enrichissement illégal.

Réseau criminel spécialisé dans la contrebande : Peines de prison contre 11 accusés

Dans une autre affaire de corruption, le tribunal de Dar El Beïda a prononcé, ce lundi, des peines variées à l’encontre de 11 accusés poursuivis dans le cadre d’une enquête portant sur la formation d’un réseau criminel spécialisé dans la contrebande de marchandises d’origine étrangère. Ces produits étaient munis d’étiquettes portant le logo de la compagnie aérienne Fly Emirates, avant d’être entreposés dans un dépôt situé dans la cité Belle Vue, à El Harrach.

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Le tribunal a ainsi condamné à deux ans de prison ferme, assortis d’une amende de 100 000 DA, un inspecteur des douanes, le nommé B. Saïd, actuellement en détention, ainsi que le propriétaire du dépôt, B.B. Nacer, également incarcéré. Un troisième accusé, Sh. Youssef, a écopé de six mois de prison ferme. Ils ont tous été reconnus coupables de mauvaise utilisation de leurs fonctions, abus d’influence et contrebande, tout en étant acquittés des accusations de blanchiment d’argent et d’infraction à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux.

Conséquences et répercussions futures

La même juridiction a également infligé des peines allant jusqu’à six mois de prison avec sursis contre les autres prévenus non détenus, poursuivis pour contrebande en bande et violation de la législation et de la réglementation. Par ailleurs, 18 suspects demeurent en fuite.

Parmi les mis en cause non détenus figure B. Sara, originaire de Sidi Bel Abbès, chargée d’acheminer des marchandises (téléphones portables et ordinateurs portables) vers le dépôt sis à la cité Belle Vue. Avec les autres prévenus, elle formait un réseau spécialisé dans l’introduction frauduleuse de produits chinois portant de fausses étiquettes Emirates. Les marchandises étaient placées dans des valises marquées des mots de passe « Tarek » ou « S » pour tromper les contrôles, avec la complicité de douaniers de l’aéroport qui se contentaient d’une inspection superficielle, voire s’abstenaient totalement de vérifier les bagages.

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