Transfert, dessalement et gestion des eaux L’Algérie, un exemple à suivre, selon le CME

Transfert, dessalement et gestion des eaux L’Algérie, un exemple à suivre, selon le CME

L’Algérie est aujourd’hui reconnue comme étant leader en matière de transfert d’eau et de dessalement. Au point où elle a été consacrée comme plateforme des échanges et de dialogue dans ce domaine entre les pays du bassin méditerranéen par le Conseil mondial de l’eau (CME), lors de l’atelier régional sur les grands transferts d’eau en Méditerranée, organisé, hier, à Alger.

« L’Algérie figure parmi les trois pays dans le monde qui se sont lancés dans le dessalement. Les ouvrages qu’elle a réalisés dans ce domaine et dans le transfert notamment sont exceptionnels. Aujourd’hui, c’est une référence que le CME sollicite car par son expérience, nous savons ce qu’il faut faire dans ce secteur et surtout, ce qu’il ne faut pas faire », a indiqué Loïc Fauchon, président honoraire du CME, estimant que l’Algérie se montre « trop modeste » par rapport à sa position dans l’hydraulique au niveau mondial. Il a souligné, en effet, que notre pays doit tenir son « rang » dans les assemblées mondiales de la communauté de l’eau. « La prochaine assemblée se tiendra dans 15 mois en Corée du Sud et l’Algérie est invitée à y participer en tant que pays leader dans le secteur. Son mérite est reconnu mais il n’est pas encore assez connu », constate-t-il. Selon lui, l’Algérie en tant que « puissance mondiale dans le dessalement », devra prendre part à la mise en place d’un groupe de travail autour de l’impact de dessalement dans le monde. Notre pays est également sollicité pour partager son expérience sur les capacités de réponse sur les désastres de l’eau et la mise en place d’une alliance des pays arides pour apporter des réponses sur l’eau et la nourriture. Le secrétaire général de la commission internationale des grands barrages, Michel de Vivo, souligne, de son côté, que l’Algérie « anticipe » via ses grand projets de transfert pour faire face aux aléas du réchauffement climatique. Une expérience qui fait d’elle « un outil précieux pour les architectes de l’eau que nous sommes », affirme-t-il. La partie algérienne, par la voix du ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, se dit prête à contribuer à l’effort mondial pour la sécurisation de l’eau. « Notre objectif est d’améliorer le cadre de vie dans sa dimension de salubrité et atteindre des seuils de qualité des ressources en eau correspondant, à la fois, aux exigences de protection des écosystèmes hydriques et aux critères sanitaires liés à la réutilisation des eaux épurées », rappelle-t-il. A propos de la qualité, le ministre a annoncé, dans le cadre du projet de transfert In Salah-Tamanrasset, la mise en place d’un nouveau réseau de distribution à Tamanrasset et une station de traitement pour offrir une eau de qualité à la population de cette région. Le ministre signale, toutefois, des lacunes dans le secteur qui ne sont pas encore entièrement comblées. « Il reste des choses à faire que nous avons l’intention de traiter d’une façon progressive. Nous avons réalisé, jusqu’à présent, des transferts sur 2000 km et nous allons continuer ce processus via le programme quinquennal 2015-2019 », précise-t-il. Le nouveau programme comprendra d’autres transferts mais également des interconnexions et des barrages de capacités moyennes.

Farida Belkhiri