Transfert des malades à l’étranger, Quelle est la formule?

Transfert des malades à l’étranger, Quelle est la formule?
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L’opacité qui entoure ces transferts fait que les malades des milieux sociaux faibles ou moyens ne peuvent réclamer ou contester leur exclusion.

La problématique des soins à l’étranger n’est pas près de trouver sa solution en Algérie. On ne sait pas franchement comment ça marche, comme l’on peut même s’étonner de constater qu’une entreprise publique, Sonatrach, puisse faire bénéficier ses travailleurs «de transfert, de prise en charge médicale et d’assistance des patients à l’étranger», au terme d’un contrat de 41 millions d’euros, signé avec le Centre méditerranéen de diagnostic (CMD), sis à Monpellier en France. Cette convention qui date de trois années et dont on ne sait pas si elle a été renouvelée ou pas, tient lieu d’exemple pour ce qui concerne les soins à l’étranger et ce qu’en pensent réellement les Algériens.

Face au «brouillard» qui entoure les prises en charge à l’étranger de la Cnas, l’opinion nationale se pose moult questions quant aux critères de la prise de décision des transferts des patients à l’étranger.

La Sonatrach qui est une entreprise nationale, n’a pas le droit de faire bénéficier d’une façon exclusive ses employés, dit-on. Les revenus de Sonatrach appartiennent à tous les Algériens, a-t-on entendu dire par ailleurs. Les ministres de la Santé et du Travail qui ne se lassent pas de répéter que ce sont des commissions de médecins exerçant au niveau des établissements hospitaliers qui décident de ces décisions, ne convainquent plus grand-monde de nos jours. L’accès à ces transferts étant devenu de plus en plus difficile ces dernières années pour de nombreux malades, y compris pour ceux qui souffrent gravement, fait dire à beaucoup de personnes que le centre de décision de ces transferts se trouve ailleurs. Il est en fait, soulignent-ils, entre des mains de personnes influentes ou proches des centres d’influence. L’opacité qui entoure ces transferts fait que les malades des milieux sociaux faibles ou moyens ne peuvent réclamer ou contester leur exclusion. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs, ils recourent ces dernières années directement aux quêtes de l’argent auprès des âmes charitables pour ramasser les sommes nécessaires aux fins de leur prise en charge à l’étranger.

Les exemples qui peuvent être cités là-dessus sont légion. Le dernier en date, est celui de la lycéenne Nadia dans la commune de M’chedellah à Bouira, où ses co-villageois ont pu ramasser après plusieurs jours de mobilisation, le montant de 2,5 milliards de centimes pour lui permettre de se soigner dans un établissement français contre un cancer inédit.

Le montant de 60 millions d’euros de dettes impayées réclamées, il y a deux ans par des hôpitaux français auprès des autorités algériennes d’une façon pas du tout polie, a rappelons-le, surpris pas d’un. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, qui a déclaré la semaine dernière que cette somme, a été payée totalement par l’Etat algérien, a affirmé que ces transferts médicaux à l’étranger vont être complètement exclus à l’avenir. Au-delà du fait qu’ils causent pour le pays une fuite de la devise vers l’étranger. Ces sommes dépensées peuvent bien être utilisées à bon escient et servir à la construction de nouveaux établissements hospitaliers de haut niveau.

Cet argument, faut-il le souligner, a été plaidé également une semaine avant par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, qui a mis en garde les Algériens qui se rendent à l’étranger pour se soigner, en leur disant que ces séjours ne valent pas le coup pour de nombreuses raisons.

Entre autres, la disponibilité des soins dispensés par ces établissements en Algérie à titre gracieux dans plusieurs hôpitaux. En outre, les citoyens qui optent pour les soins à l’étranger, souligne le ministre, participent d’une manière indirecte à la péremption des médicaments qu’achète l’Etat et même ceux qu’il produit. L’appel de Boudiaf, pour de nombreux citoyens, a été reçu cinq sur cinq.